Dans le monde en pleine effervescence de l’informatique quantique, un nouveau partenariat vient d’être annoncé entre deux acteurs majeurs du domaine : la pépite française Pasqal et le géant américain IBM. Cette alliance, dévoilée le 6 juin 2024, marque une étape importante dans le développement de supercalculateurs quantiques et d’applications pratiques tirant parti de cette technologie révolutionnaire. Bien que l’accord ne comporte pas de volet financier, il ouvre la voie à une collaboration étroite entre les deux entreprises pour concrétiser les promesses du quantique.
Vers des réalisations concrètes et utiles
L’objectif principal de ce partenariat est de prouver l’utilité et le potentiel de l’informatique quantique à travers des réalisations tangibles. Comme le souligne Jay Gambetta, vice-président d’IBM Quantum, « Le supercalculateur centré sur le quantique est l’avenir du calcul à haute performance et le moyen d’obtenir un avantage quantique à court terme en chimie, en science des matériaux et dans d’autres applications scientifiques. »
Pasqal et IBM, tous deux à la pointe dans ce domaine émergent, vont ainsi unir leurs efforts pour :
- Développer une approche commune pour un supercalculateur quantique
- Définir une architecture logicielle adaptée
- Collaborer sur des formats hybrides combinant informatique classique et quantique
- S’investir dans les domaines prometteurs de la chimie et de la science des matériaux
C’est d’ailleurs dans ces deux derniers secteurs que se situe le potentiel le plus immédiat de l’informatique quantique. En mettant l’accent sur des applications concrètes, Pasqal et IBM entendent battre en brèche le pessimisme de certains quant à la capacité d’atteindre les performances espérées avec les qubits, ces bits quantiques à la fois 0, 1 et toutes leurs superpositions.
Pasqal, une success story française dans le quantique
Fondée en 2019 par cinq personnalités issues de l’Institut d’Optique, dont Alain Aspect, co-lauréat du prix Nobel de Physique 2022, la jeune pousse Pasqal a déjà levé 100 millions d’euros début 2023. Fréquemment mise en avant par le gouvernement français dans le cadre de sa stratégie nationale pour les technologies quantiques, elle multiplie les partenariats en 2024 :
- Février : accord avec l’Institut avancé des sciences et technologies de Corée
- Récemment : partenariat avec le géant pétrolier Aramco
- En France : projets communs annoncés avec une autre pépite, Welinq
Et aujourd’hui, c’est donc au tour d’IBM de s’allier avec Pasqal. Georges-Olivier Reymond, cofondateur et président de la start-up, se réjouit : « Nous sommes impatients d’unir nos efforts pour atteindre un objectif très ambitieux : commencer à établir les meilleures pratiques commerciales pour le supercalculateur centré sur le quantique. »
Vers une collaboration internationale
Au-delà de leurs travaux conjoints, Pasqal et IBM envisagent de parrainer un forum technique en Allemagne, à une date encore indéterminée. L’idée est d’étendre ensuite cette initiative à d’autres régions du globe, afin de favoriser les échanges et l’émergence de standards dans ce secteur en plein essor.
L’informatique quantique a le potentiel de révolutionner de nombreux domaines, de la recherche fondamentale aux applications industrielles. En unissant nos forces, nous pouvons accélérer son développement et concrétiser ses promesses.
Georges-Olivier Reymond, cofondateur et président de Pasqal
Ce partenariat entre Pasqal et IBM est emblématique de la dynamique qui anime actuellement l’écosystème quantique mondial. Il témoigne de la volonté des acteurs, grands groupes comme start-up, de collaborer pour faire avancer cette technologie de rupture. Gageons que cette alliance franco-américaine portera ses fruits et contribuera à façonner le futur du calcul haute performance.
