L’essor fulgurant de l’intelligence artificielle, symbolisé par le succès de ChatGPT, suscite autant d’espoirs que d’inquiétudes. Parmi les principales préoccupations : le risque de voir l’IA supprimer massivement des emplois, y compris chez les travailleurs qualifiés. Face à cette menace, le FMI appelle les États à muscler en urgence leurs filets de sécurité sociale.
Un risque de chômage accru pour les diplômés
Alors que l’automatisation a jusqu’ici surtout affecté les emplois peu qualifiés, l’IA générative comme ChatGPT pourrait cette fois s’attaquer aux professions diplômées, prévient le FMI dans une note récente. Rédaction, analyse, programmation… De nombreuses tâches intellectuelles sont désormais à la portée des IA, menaçant les cols blancs.
Sans régulation, l’IA générative pourrait provoquer des suppressions d’emplois chez les professions diplômées.
FMI
Conséquence probable selon le Fonds : une hausse du chômage et des inégalités, si rien n’est fait pour accompagner cette transition technologique. D’où l’urgence de renforcer les dispositifs de protection sociale.
La fiscalité comme levier d’équité sociale
Pour le FMI, la politique fiscale a un « rôle majeur à jouer » afin de redistribuer plus équitablement les gains et opportunités apportés par l’IA. Cela passera par d’importantes évolutions des systèmes d’imposition et de protection sociale :
- Relever les indemnités chômage pour amortir les pertes d’emploi
- Investir massivement dans la formation aux métiers de demain
- Rogner les niches fiscales encourageant les suppressions de postes
- Augmenter les impôts sur le capital pour contrer la hausse des inégalités
En revanche, le FMI déconseille de taxer spécifiquement l’IA, ce qui risquerait de freiner les gains de productivité qu’elle apporte. L’enjeu sera donc de trouver le bon équilibre pour répartir les bénéfices de l’IA sans entraver son développement.
Anticiper plutôt que subir
Au-delà de ces ajustements fiscaux, c’est une véritable refonte de notre modèle social qui s’annonce, pour s’adapter à l’ère de l’IA. Formation tout au long de la vie, portabilité des droits, sécurisation des parcours… Les chantiers ne manquent pas pour construire un nouveau contrat social.
Une chose est sûre : attendre que les dégâts sociaux se produisent serait la pire des options. Il est urgent d’agir de façon proactive, en anticipant les bouleversements à venir pour en faire des opportunités plutôt que les subir. Un défi majeur pour nos dirigeants, qui devront faire preuve de vision et d’audace pour préparer nos sociétés à affronter la déferlante IA.
