Alors que le processus électoral en Inde s’est achevé et que le nouveau gouvernement entame son mandat, Meta a décidé de lever ses restrictions sur les requêtes liées aux élections via son chatbot Meta AI. En revanche, Google maintient pour l’instant ses limites dans le cadre de sa politique globale sur ce type de requêtes.
L’approche de Meta : un feu vert post-électoral
La levée des restrictions par Meta signifie que vous pouvez désormais rechercher des informations sur les résultats des élections indiennes, obtenir des renseignements sur les personnalités politiques et des détails sur les titulaires de mandats. TechCrunch a pu obtenir des réponses de Meta AI concernant les résultats électoraux, les figures politiques et les élus. Meta n’a pas fourni de déclaration à ce sujet.
La société avait commencé à bloquer certaines requêtes politiques lorsque les élections ont débuté en Inde en avril. À l’époque, Meta AI renvoyait les utilisateurs vers le site web de la Commission électorale lorsqu’ils posaient des questions sur les politiciens, les candidats, les titulaires de mandats et les informations sur les partis politiques.
Il s’agit d’une nouvelle technologie, et elle peut ne pas toujours renvoyer la réponse que nous souhaitons, ce qui est le cas pour tous les systèmes d’IA générative. Depuis notre lancement, nous avons constamment publié des mises à jour et des améliorations de nos modèles, et nous continuons à travailler pour les rendre meilleurs.
– Un porte-parole de Meta
À noter que le chatbot IA de Meta est toujours en phase de test en Inde, avec un nombre limité de personnes pouvant y accéder sur WhatsApp et Instagram.
L’approche de Google : des restrictions maintenues
Google a lancé lundi son application Gemini AI pour Android en Inde, qui prend en charge neuf langues locales. Cependant, la société ne lève pas les restrictions sur les requêtes liées aux élections dans le cadre d’une politique globale. Google a confirmé à TechCrunch qu’il applique toujours ces limites.
Avec des élections majeures qui se déroulent dans le monde entier cette année, et par mesure de précaution, nous limitons les types de requêtes liées aux élections auxquelles Gemini répondra et nous orientons plutôt les gens vers Google Search. Ces restrictions sont appliquées à l’échelle mondiale.
– Un porte-parole de Google
Le géant de la recherche a commencé à appliquer des restrictions à ces requêtes dans tous les marchés mondiaux où des élections ont lieu plus tôt cette année. Mais on ne sait pas si et quand Google lèvera les restrictions – en particulier dans les pays où les élections sont terminées et où les nouveaux gouvernements ont pris leurs fonctions.
Des approches variées chez les autres chatbots
L’approche des requêtes politiques varie selon les chatbots. Alors que Meta a restreint les requêtes pendant une période limitée, Google continue de bloquer les requêtes liées aux élections à l’échelle mondiale. On ignore si cette décision a un lien avec les dérapages multiples de l’IA de Google cette année.
D’autres chatbots comme ChatGPT et Microsoft Copilot ont une approche mixte. TechCrunch a constaté que ces deux bots ne répondent pas à des questions comme « Qui a remporté les élections générales indiennes de 2024 ? ». Cependant, ces outils récupèrent des informations sur le web lorsqu’on leur pose des questions sur les titulaires de mandats et les politiciens.
Un défi majeur pour les géants de la tech
Les entreprises développant des outils d’IA font déjà l’objet d’un examen minutieux en raison des biais et de la désinformation générés par ces systèmes. La dernière chose que ces sociétés voudraient, c’est de se retrouver prises dans des conflits politiques alors qu’elles tentent d’étendre leurs applications d’IA dans de nouvelles régions.
Trouver le juste équilibre entre liberté d’information et prévention de la désinformation s’avère être un véritable casse-tête pour les géants de la tech. Alors que Meta semble privilégier une approche plus souple post-élections, Google maintient pour l’instant une politique de précaution à l’échelle mondiale.
Reste à voir comment ces politiques évolueront à mesure que l’IA générative gagnera en maturité et en adoption. Une chose est sûre : la régulation des chatbots en période électorale ne fait que commencer, et les géants de la tech devront redoubler de vigilance pour naviguer dans ces eaux troubles.
- Meta lève ses restrictions sur les requêtes politiques en Inde
- Google maintient ses limites à l’échelle mondiale
- Des approches variées chez les autres chatbots
- Un défi majeur pour concilier liberté d’information et lutte contre la désinformation