Les Limites du Logiciel ScanEye pour Tracer les Téléchargements BitTorrent

Les nouvelles technologies ne cessent d’évoluer, et avec elles, les moyens de surveiller et de tracer les activités en ligne. C’est dans ce contexte que ScanEye, un logiciel japonais développé par l’entreprise MyPiracy, prétend être capable d’afficher les téléchargements illégaux effectués via le protocole BitTorrent. Mais est-ce vraiment si simple ?

Le fonctionnement de ScanEye

Pour réaliser ce traçage, ScanEye se base sur l’adresse IP des internautes. La technique utilisée par Kalasoft, l’éditeur du service MyPiracy, consiste à lancer des téléchargements depuis ses propres serveurs et à collecter les adresses IP des peers qui se connectent et échangent des parts de fichiers. Selon l’entreprise, ce sont plus de 430 000 fichiers qui seraient ainsi surveillés.

Les détenteurs de droits peuvent visualiser les adresses IP de pays spécifiques pour des contenus soumis aux droits d’auteurs spécifiques. Par exemple, BMW peut vérifier qui a téléchargé BMW DVD Navigation 2012, mais ils ne peuvent pas voir quels autres contenus ont été téléchargés par cette IP.

– Kalasoft, éditeur de ScanEye

Les limites de ScanEye

Cependant, malgré les promesses de ScanEye, il semblerait que le système soit assez facilement contournable par les utilisateurs avertis. En effet, plusieurs techniques permettent de préserver son anonymat en ligne et de se protéger du traçage :

  • L’utilisation d’un VPN (Virtual Private Network) qui masque l’adresse IP réelle
  • Le recours à des serveurs proxy qui servent d’intermédiaires entre l’utilisateur et internet
  • Les faux positifs liés aux adresses IP dynamiques qui changent régulièrement

De plus, contrairement au défunt site « You Have Downloaded » qui permettait d’interroger n’importe quelle adresse IP, ScanEye ne permet de vérifier que sa propre adresse. Une limitation qui restreint grandement l’intérêt et la portée du service.

ScanEye, une vitrine technologique plus qu’un réel danger ?

Au final, il semblerait que ScanEye soit davantage une vitrine technologique destinée à promouvoir les services de Kalasoft qu’un réel danger pour les utilisateurs de BitTorrent. Si l’anonymat absolu n’existe pas sur internet, il est toutefois possible de se protéger efficacement en utilisant les bons outils, comme le VPN iPredator pour ne citer que lui.

Malgré ses promesses, ScanEye risque donc de rapidement montrer ses limites face à des internautes de plus en plus sensibilisés aux questions de vie privée et de traçage en ligne. Une illustration supplémentaire de la course permanente entre les technologies de surveillance et les parades mises en place par les utilisateurs pour préserver leur liberté sur le web.

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MondeTech.fr

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