Naviguer dans les méandres des systèmes d’assurance santé lorsqu’on est expatrié peut rapidement tourner au casse-tête. C’est précisément le défi que la startup allemande Feather entend relever. Forte d’une récente levée de fonds de 6 millions d’euros, elle compte bien étendre son offre à travers l’Europe pour simplifier la vie des quelque 40 millions d’expats vivant et travaillant sur le Vieux Continent.
Un marché fragmenté et complexe
S’il existe de nombreuses options d’assurance pour les ressortissants étrangers, l’offre demeure fragmentée et difficile à faire correspondre aux besoins individuels. Feather est convaincu de pouvoir se tailler une place malgré une concurrence féroce des acteurs établis, justement en s’attaquant à ce problème de granularité.
Les expats ont souvent accès au système de santé public de leur pays d’accueil, mais la question est de savoir dans quelle mesure, surtout pendant les périodes de transition de plus en plus fréquentes avec l’essor du travail à distance. C’est ce niveau de détail que la startup veut maîtriser, explique son PDG Rob Schumacher.
Un outil de recommandation personnalisé
Feather propose notamment un outil de recommandation pour aider les individus à comprendre quel type de couverture leur conviendrait le mieux, en commençant par l’assurance santé, mais aussi avec des options complémentaires comme l’assurance vie, animaux, automobile ou responsabilité civile.
C’est drôle, tous ceux qui sont expats comprennent immédiatement.
Rob Schumacher, CEO de Feather
Cette approche a séduit des business angels issus de startups comme GoCardless, Monzo ou N26, où le CTO de Feather Vincent Audoire a d’ailleurs travaillé. Le co-fondateur de Wise, Taavet Hinrikus, a aussi investi via son fonds Plural.
Prudence et ambition
Malgré l’enthousiasme des investisseurs, la levée de fonds n’a pas été de tout repos dans le contexte post-2021 compliqué pour les startups de l’insurtech. Face à des procédures de due diligence interminables, les fondateurs de Feather ont même envisagé de se concentrer sur la profitabilité. Mais c’est finalement ce qui les a rendus à nouveau intéressants, confie Schumacher.
Feather va donc de l’avant, car ses nouveaux soutiens apportent une expertise précieuse sur de nombreux sujets, notamment le branding et surtout l’expansion internationale. La startup, qui sert déjà des expats en Allemagne, France et Espagne, compte lancer dans trois nouveaux pays d’ici fin 2024.
Un pari sur les bénéfices employés
Outre une meilleure expérience utilisateur avec des polices transparentes, des recommandations impartiales et des processus de réclamation simplifiés, Feather mise aussi gros sur l’assurance avantages sociaux que les entreprises qui embauchent beaucoup d’expats pourraient vouloir fournir.
Tout en étant à fond dans la tech comme toute insurtech qui se respecte, la startup veille cependant à ne pas dénigrer les acteurs historiques, avec lesquels elle collabore. Une approche mesurée et équilibrée qui pourrait porter ses fruits dans un marché aussi prometteur que délicat.