Shein et Temu Pressées de Prouver Leur Conformité au DSA

Les géants chinois de la vente en ligne Shein et Temu sont sous pression. La Commission européenne leur a récemment demandé de prouver leur bonne foi quant au respect du nouveau règlement sur les services numériques (DSA). Désignées comme « Très grandes plateformes en ligne » en avril et mai, les deux enseignes doivent maintenant se plier à des obligations renforcées.

Shein et Temu dans le viseur de Bruxelles

Le statut de VLOP (Très grande plateforme en ligne), attendu pour Shein et Temu, impose des contraintes supplémentaires en termes de protection des consommateurs et de transparence vis-à-vis des autorités européennes. La Commission a détaillé ses interrogations :

  • Comment les usagers sont-ils notifiés de produits illicites ?
  • Comment les interfaces sont-elles gérées pour éviter de tromper ou manipuler les consommateurs ?
  • Quelles mesures sont prises pour protéger les mineurs ?

S’ajoutent à cela l’exigence de conformité by design dès la conception, la transparence sur les systèmes de recommandation et la traçabilité des vendeurs tiers hébergés sur les plateformes.

Une plainte des associations de consommateurs

La Commission dit agir de son propre chef, mais aussi sur la base d’une plainte du BEUC, le Bureau Européen des Unions de Consommateurs. Cette coalition d’associations comme UFC-Que Choisir en France, a déposé plainte en mai contre Temu pour non-respect du DSA, pointant du doigt ses prix artificiellement bas et le recours intensif à la gamification et à la publicité pour attirer les consommateurs.

Les plateformes jouent la carte de la bonne volonté

Shein et Temu ont jusqu’au 12 juillet pour répondre aux questions de Bruxelles, sous peine d’amendes ou de mesures plus contraignantes. Mais les deux entreprises se veulent rassurantes. Temu se dit « pleinement engagé à respecter toutes les lois et réglementations applicables », tandis que Shein promet de « travailler pour répondre rapidement » aux demandes.

La Commission étudiera leurs réponses avant de décider d’une procédure formelle. Les plateformes auront alors 4 mois pour se mettre en conformité, sous peine d’une amende pouvant atteindre 6% de leur chiffre d’affaires annuel. La pression est forte pour ces acteurs d’un marché ultra-concurrentiel de prouver leur bonne volonté et leur capacité à respecter les nouvelles règles européennes.

À lire également