Avec le durcissement de la réglementation européenne sur le reporting ESG (environnement, social et gouvernance), ce type de déclarations passe du statut de « nice to have » à celui d’incontournable. Une aubaine pour les start-ups comme Apiday, dont la plateforme aide les fonds de private equity et les grandes entreprises à suivre et piloter leurs pratiques durables.
Les sociétés de gestion d’actifs dans le viseur d’Apiday
Avec le règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation), tous les fonds européens gardent désormais un œil attentif sur les indicateurs ESG, et pas uniquement les fonds à impact. Un contexte radicalement différent de celui qui prévalait lors de la création d’Apiday en 2021.
Le PDG Édouard Audi ne nie pas les limites des notations ESG, pointées du doigt par Elon Musk. Mais avec sa plateforme, il veut aller au-delà du simple reporting réglementaire, pour en faire un véritable levier de création de valeur.
Une levée de fonds de 10 millions d’euros pour accélérer
Apiday vient de boucler un tour de table de 10 millions d’euros en série A. De quoi donner un coup de boost à cette jeune pousse qui évolue sur un marché très concurrentiel, aux côtés d’acteurs comme AlphaSense, Dataminr, Sesamm ou encore Truvalue Labs (racheté par FactSet).
Comme eux, la start-up utilise l’IA pour faire gagner du temps à ses clients. Mais elle mise aussi sur l’expertise humaine, à l’image des cabinets de conseil traditionnels. C’est ce mix entre technologie et savoir-faire qui lui permet de se différencier, selon Édouard Audi.
Cap sur l’Europe, avec de nouveaux bureaux en vue
Déjà présente dans 23 pays, avec 60% de son chiffre d’affaires réalisé hors de France, la pépite tricolore compte étoffer son offre et doubler ses effectifs dans les 12 prochains mois. Au programme: l’ouverture de bureaux en Allemagne et au Royaume-Uni, pour se rapprocher de ses clients asset managers.
Avant de fonder Apiday avec Charles Moury, Édouard Audi avait co-fondé la plateforme VTC LeCab. Une expérience qui l’a sensibilisé aux enjeux ESG, mais aussi aux limites du reporting sur ces sujets, faute d’indicateurs adéquats lors de la cession de la start-up.
Un marché de la data ESG amené à exploser
La donne a bien changé depuis, avec des investisseurs nettement plus exigeants en matière de durabilité. La directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) devrait encore doper le reporting ESG côté entreprises.
L’importance des données ESG va augmenter de façon spectaculaire dans les années à venir.
– Stanislas Lot, Partner chez Daphni, qui a mené le tour de table
Au-delà du reporting, des feuilles de route pour progresser
Mais les data ne sont que la première étape. L’essentiel est de définir des plans d’actions concrets pour s’améliorer. Apiday accompagne ainsi ses clients avec des roadmaps, incluant quelque 350 mesures à prendre pour faire progresser leurs pratiques ESG, une fois passé le cap de la conformité.
Si les fonds en sont déjà à ce stade, Apiday s’attend à voir les entreprises leur emboîter rapidement le pas. Son récent tour de table devrait l’aider à capitaliser sur cette dynamique, auprès d’une base clients corporate qui ne demande qu’à s’étoffer.
- Levée de fonds : 10 millions d’euros en série A
- Effectifs : de 40 à 70 collaborateurs visés d’ici 12 mois
- Présence géographique : France, Allemagne et UK