L’Espagne est en train de devenir un pôle majeur pour l’innovation climatique en Europe. Grâce à son exposition directe aux effets du changement climatique comme les vagues de chaleur extrêmes, la sécheresse et les feux de forêt, le pays a développé une conscience environnementale aiguë. Mais au-delà de cette prise de conscience, l’Espagne possède aussi des atouts compétitifs clés dans les secteurs de la transition énergétique. Forte de cet écosystème porteur, la société de capital-risque madrilène Seaya vient de boucler un fonds d’investissement de 300 millions d’euros dédié aux technologies vertes.
Seaya, pionnier de la « tech for good » depuis plus de 10 ans
Fondé en 2013 par Beatriz González, ancienne directrice des investissements alternatifs chez Telefónica, Seaya s’est rapidement imposé comme un acteur majeur du capital-risque espagnol. Le fonds s’est spécialisé très tôt dans les startups à impact, misant sur des entrepreneurs désireux de résoudre les grands défis sociaux et environnementaux. En 12 ans, Seaya a ainsi soutenu des pépites de la « tech for good » comme Wallbox (bornes de recharge pour véhicules électriques, entrée en bourse à New York en 2021), Clarity AI (analyse de l’impact ESG) ou encore Biome Makers (biotech agricole).
Avec ce nouveau véhicule d’investissement baptisé « Andromeda », Seaya passe à la vitesse supérieure. Conformément à l’Article 9 du règlement européen SFDR sur la finance durable, le fonds s’engage à investir dans des entreprises ayant un impact positif mesurable sur l’environnement. Il ciblera des startups en phase de croissance, actives dans la transition énergétique, la décarbonation, l’agroalimentaire durable et l’économie circulaire. Les tickets seront compris entre 7 et 40 millions d’euros, avec une réserve pour les tours suivants.
Venant d’Europe du Sud et en particulier d’Espagne, nous pensons être mieux positionnés pour investir dans la transition énergétique. D’une part car le sud de l’Europe est plus impacté par le réchauffement climatique, donc la conscience sociale y est plus forte. Mais aussi car nous avons des avantages compétitifs dans ces industries, avec une expertise et des talents issus des renouvelables, de l’automobile ou de l’agriculture.
– Beatriz González, fondatrice de Seaya
Des investissements à fort impact environnemental
Via son nouveau fonds Andromeda, Seaya a déjà réalisé 5 investissements dans des startups à la pointe de l’innovation climatique :
- Seabery a développé une solution de formation en réalité augmentée pour les soudeurs, réduisant les émissions de CO2 de 95% par rapport aux sessions traditionnelles.
- Recycleye utilise l’IA et la robotique pour optimiser le tri et le recyclage des déchets.
- Pachama propose une plateforme basée sur les données satellites pour vérifier la qualité des crédits carbone.
Cette nouvelle levée de fonds confirme le dynamisme de l’écosystème tech espagnol. Selon un récent rapport de Dealroom, la valorisation cumulée des startups espagnoles a dépassé les 100 milliards d’euros en 2023. L’Espagne arrive en 4ème position en Europe en termes de nombre de deals. Et les startups clima-tech sont en pole position, portées par une jeune génération d’entrepreneurs engagés et soutenus par des politiques publiques ambitieuses en matière de transition écologique.
Avec ce nouveau fonds de 300 millions d’euros dédié à l’impact, Seaya compte bien surfer sur cette vague verte et faire émerger les leaders européens de demain dans les domaines de l’énergie, de l’alimentation durable ou de l’économie circulaire. Un pari audacieux et porteur de sens, qui pourrait contribuer à positionner l’Espagne et l’Europe en première ligne de la bataille pour le climat.
