Stripe Poursuit Sa Stratégie D’Acquisitions Dans La Fintech

Dans le monde effervescent de la fintech, les géants ne cessent de consolider leur position via des acquisitions stratégiques. Stripe, l’un des acteurs majeurs du secteur, vient de réaliser son 15ème rachat en faisant l’acquisition de Lemon Squeezy, une startup spécialisée dans le calcul et le paiement des taxes sur les produits numériques vendus à l’international. Une opération qui s’inscrit dans la stratégie de Stripe d’enrichir continuellement son offre pour les marchands en ligne.

Stripe muscle son expertise fiscale

Avec ses 13 employés, Lemon Squeezy a développé une solution dédiée principalement aux entreprises SaaS et éditeurs de logiciels. En tant que « merchant of record », la startup gère pour eux les aspects légaux, le calcul et le prélèvement des taxes sur leurs ventes dans tous les pays. Une problématique complexe pour les marchands numériques qui doivent se conformer aux réglementations fiscales de chaque marché.

En intégrant cette brique technologique et cette expertise, Stripe va pouvoir proposer une gestion simplifiée et automatisée des taxes à ses clients, quelle que soit l’origine géographique des acheteurs. Patrick Collison, le CEO de Stripe, a annoncé sur Twitter vouloir « démocratiser à grande échelle la vente via des intermédiaires agréés ». Un atout de taille pour conquérir de nouveaux marchands souhaitant se développer à l’international.

La fiscalité, mal nécessaire du e-commerce transfrontalier

Si le numérique abolit les frontières, il n’exonère pas des obligations fiscales propres à chaque pays. Qu’il s’agisse de TVA en Europe ou de sales tax aux États-Unis, les marchands en ligne doivent s’acquitter des taxes sur leurs ventes à l’étranger. Un véritable casse-tête dès lors qu’on adresse des clients dans de multiples pays, chacun ayant ses propres règles et taux.

En déléguant ces aspects à un tiers comme Lemon Squeezy, devenu une filiale de Stripe, les e-commerçants peuvent se concentrer sur leur cœur de métier : développer leurs produits et leur base clients. La plateforme se charge de collecter les montants dus au titre des taxes et de les reverser aux autorités compétentes. Une approche qui fluidifie l’expérience d’achat et sécurise les marchands.

La conformité fiscale est un prérequis pour vendre en ligne sereinement à l’international. En intégrant cette dimension, Stripe renforce sa proposition de valeur.

Analyse un expert du e-commerce transfrontalier

Stripe accélère sa diversification dans les services aux marchands

Si Stripe est avant tout connu pour sa solution de paiement en ligne, la fintech multiplie les initiatives pour étoffer son offre à 360° pour les e-commerçants :

  • Prévention de la fraude
  • Analyse des données transactionnelles
  • Financement des entreprises
  • Et donc désormais, la conformité fiscale

Autant de services périphériques au paiement qui permettent à Stripe de renforcer la rétention de ses clients marchands en répondant à l’ensemble de leurs besoins. Et qui génèrent de nouvelles sources de revenus pour la licorne, qui reste valorisée 50 milliards de dollars malgré la récente décrue des valorisations tech.

La consolidation de la fintech se poursuit

L’acquisition de Lemon Squeezy par Stripe illustre la dynamique de consolidation à l’œuvre dans la fintech. Après des années d’hypercroissance et de multiplication des startups, le secteur entre dans une phase de rapprochement entre acteurs. Les géants comme Stripe, Square ou Adyen cherchent à renforcer leurs positions en rachetant des jeunes pousses prometteuses.

De leur côté, de nombreuses fintechs spécialisées peinent à trouver un relais de croissance et voient dans le rapprochement avec un grand acteur une opportunité de changer d’échelle. C’est donc une tendance de fond qui devrait encore voir de nombreuses opérations dans les prochains mois au pays de la finance décentralisée.

Avec ce énième rachat, Stripe montre en tout cas qu’il entend bien consolider sa place dominante dans l’écosystème des paiements et services aux e-commerçants. Et élargir toujours plus son empreinte, bien au-delà du processing des transactions en ligne.

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