Starpath Robotics Accélère Ses Plans D’Extraction D’Eau Lunaire Avec 12M$ De Financement

Dans un contexte où la NASA et l’industrie spatiale s’accordent sur la nécessité d’exploiter toutes les ressources lunaires natives pour établir une présence humaine durable sur notre satellite, l’eau glacée apparaît comme la plus cruciale. C’est sur cette ressource que mise la startup Starpath Robotics, qui vient de lever 12 millions de dollars pour accélérer le développement de sa technologie d’extraction d’eau lunaire.

L’oxygène liquide lunaire, clé de l’expansion spatiale

Starpath Robotics parie sur l’émergence d’un marché florissant pour l’oxygène liquide (LOX) raffiné à partir de l’eau glacée lunaire. Le LOX est en effet un composant essentiel du carburant pour les fusées et les atterrisseurs lunaires, servant d’oxydant aux côtés d’un combustible comme l’hydrogène, le kérosène ou le méthane. L’entreprise est convaincue que l’exploitation de cette ressource sera la clé de l’expansion de l’humanité dans le système solaire.

Une architecture ambitieuse pour l’extraction d’eau lunaire

Depuis sa sortie de stealth en septembre dernier, Starpath Robotics a dévoilé une architecture ambitieuse impliquant des rovers miniers, des raffineries et des systèmes de stockage de LOX. L’objectif est de lancer une mission de démonstration « le plus rapidement possible », selon le PDG Saurav Shroff. Pour s’assurer que le matériel sera prêt dès qu’un lanceur sera disponible, la société a annoncé aujourd’hui la clôture d’un tour de table de 12 millions de dollars, co-dirigé par 8VC et Fusion Fund, avec la participation de Day One Ventures, Balerion Space et Indicator Ventures.

Des avancées sur les rovers miniers et la production de LOX

Si l’architecture globale est restée sensiblement la même depuis l’an dernier, Shroff indique que l’équipe de 10 personnes a réalisé des améliorations sur le matériel des rovers miniers, réduisant considérablement le nombre d’engins nécessaires pour atteindre un rythme d’extraction annuel de 1 000 tonnes. Le développement des rovers a également bénéficié de 800 000 dollars de subventions de la NASA dans le cadre de son défi Break the Ice à l’industrie privée.

Il reste encore beaucoup à développer, notamment le champ de panneaux solaires et les raffineries, mais l’architecture de base est essentiellement planifiée. Avec cela en place, l’entreprise s’est tournée vers l’interaction finale entre son matériel et le véhicule du client.

Starship et Blue Moon, clients potentiels pour le LOX lunaire

Pour l’instant, les clients potentiels pour le LOX lunaire sont peu nombreux, mais ceux qui prévoient des missions lunaires pourraient s’avérer être des acheteurs prolifiques. SpaceX et Blue Origin ont tous deux des contrats avec la NASA pour atterrir sur la Lune avant la fin de la décennie. Shroff estime que Starship consommerait environ 100 à 300 tonnes d’oxygène sur la Lune par vol, et quelque chose comme le Blue Moon de Blue Origin en consommerait des dizaines de tonnes par vol.

Étant donné que Starpath vise une production d’environ 1 000 tonnes de LOX par an, les vols réguliers de Starship à destination et en provenance de la surface lunaire pourraient à eux seuls suffire à soutenir cette capacité de production. À ce rythme, tout opérateur serait en mesure d’envoyer un véhicule sur la Lune en ayant la certitude de pouvoir le ravitailler sur place.

Objectifs ambitieux pour les premiers tests et missions de démonstration

D’ici la fin de l’année, l’entreprise vise à réaliser une démonstration complète à grande échelle de son système dans un environnement lunaire simulé, qu’elle construira dans ses locaux de 12 000 pieds carrés. Ensuite, elle se lancera dans une série de campagnes de tests avant de lancer sa première mission de démonstration. L’objectif de cette première mission est de récolter l’équivalent d’environ 100 tonnes d’oxygène liquide par an. C’est incroyablement ambitieux : les scientifiques ont confirmé la présence de glace d’eau sur la Lune, mais aucun gouvernement ou entreprise ne l’a jamais exploitée, et encore moins raffinée sur place.

Starpath compte actuellement 10 employés à temps plein, et les nouveaux capitaux serviront principalement à doubler ou même tripler rapidement ce nombre. Les retombées de la mise en service de cette technologie pourraient être énormes, l’entreprise en est convaincue, la Lune n’étant que la première étape de l’expansion à travers le système solaire. Starpath envisage déjà de développer des usines de traitement et des flottes de rovers de récolte pour Mars, qui seraient augmentées par rapport à leurs homologues lunaires, afin de convertir le CO2 de l’atmosphère martienne en méthane.

La vie peut devenir multiplanétaire en très peu de temps. Si vous produisez 1000 tonnes d’oxygène liquide sur la Lune, votre chemin vers une ville d’un million de personnes sur Mars est difficile, mais il devient possible.

– Saurav Shroff, PDG de Starpath Robotics

Avec cette levée de fonds de 12 millions de dollars, Starpath Robotics franchit une étape majeure dans la course à l’extraction des ressources lunaires. Si ses rovers miniers et ses raffineries tiennent leurs promesses, la startup pourrait bien devenir un acteur incontournable de l’exploration spatiale et ouvrir la voie à une présence humaine durable sur la Lune, et au-delà. Un petit pas pour Starpath, un grand pas pour l’humanité ?

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