Le géant de la technologie Google se retrouve une nouvelle fois sous le feu des projecteurs juridiques. Cette fois, c’est son navigateur phare Chrome qui est visé par un recours collectif concernant la collecte présumée non autorisée de données utilisateur. Les enjeux sont de taille pour la firme de Mountain View, déjà confrontée à de multiples défis légaux.
Les détails du procès Chrome
Une cour d’appel fédérale a récemment annulé une décision antérieure qui avait rejeté la plainte en recours collectif contre Google. Au cœur du litige : la fonction de synchronisation de Chrome. Selon les plaignants, Google aurait collecté l’historique de navigation, les adresses IP, les identifiants de cookies persistants et les identifiants uniques de navigateur des utilisateurs sans leur consentement explicite, via cette fonctionnalité.
La défense de Google repose sur l’argument que les utilisateurs auraient consenti à cette collecte de données en acceptant la politique de confidentialité de l’entreprise. Mais le juge Milan D. Smith Jr. a estimé que le tribunal de première instance aurait dû examiner plus attentivement les divulgations de Google pour déterminer si un utilisateur raisonnable aurait compris qu’il consentait à une telle collecte.
Les plaignants soutiennent que cette collecte de données a été effectuée « intentionnellement et illégalement » par Google.
L’avenir incertain de l’affaire
Suite à la décision de la cour d’appel, le dossier est maintenant renvoyé devant les tribunaux inférieurs pour réexamen. Google a exprimé son désaccord avec cette décision, affirmant que Chrome Sync est conçu pour aider les utilisateurs à accéder à leurs informations de manière transparente sur tous leurs appareils, tout en offrant des contrôles de confidentialité clairs.
Ironiquement, Google prévoit justement de supprimer prochainement l’obligation d’activer la synchronisation Chrome pour accéder aux informations enregistrées. Mais selon un porte-parole de l’entreprise, ce changement n’aurait aucun lien avec le litige en cours.
Google, cible de multiples poursuites
Ce procès concernant Chrome n’est que le dernier épisode d’une longue série de batailles judiciaires impliquant Google ces dernières années :
- Poursuites antitrust : Google a été accusé par les autorités américaines et européennes de pratiques anticoncurrentielles dans le domaine de la publicité numérique et des appareils Android.
- Droits d’auteur : En 2024, des artistes ont poursuivi Google pour avoir prétendument utilisé leurs œuvres protégées pour entraîner ses modèles d’IA sans autorisation.
- Confidentialité des données : Outre le procès Chrome, Google a fait face à des poursuites concernant la collecte et l’utilisation des données des utilisateurs, notamment des allégations de tracking de leur activité en ligne.
Avec sa position dominante dans le secteur technologique, Google reste une cible de choix pour les procédures judiciaires. Le procès Chrome n’est probablement qu’un chapitre de plus dans cette saga légale qui semble partie pour durer. Reste à voir comment le géant de Mountain View se positionnera face à ces défis croissants autour des enjeux cruciaux de confidentialité et de consentement des utilisateurs à l’ère du tout numérique.