Quand Elon Musk a racheté Twitter en 2022 pour la somme colossale de 44 milliards de dollars, peu auraient pu prédire l’ampleur des répercussions qui s’ensuivraient. Ce qui semblait être un coup d’éclat pour le milliardaire excentrique s’est rapidement transformé en un cauchemar financier, non seulement pour Twitter lui-même, mais aussi pour les banques qui ont financé l’opération.
Un Fardeau Financier Sans Précédent Pour Les Banques
Selon un rapport du Wall Street Journal, les prêts utilisés par Elon Musk pour racheter Twitter sont devenus le pire accord de financement de fusion pour les banques depuis la crise financière de 2008-2009. Les sept banques impliquées, dont des poids lourds comme Bank of America et Morgan Stanley, ont fourni environ 13 milliards de dollars pour permettre à Musk de privatiser le géant des médias sociaux.
Normalement, les banques qui prêtent de l’argent pour des rachats tentent de revendre rapidement la dette à d’autres investisseurs. Mais dans le cas de Twitter, cela s’est avéré impossible en raison des résultats financiers désastreux de l’entreprise depuis son acquisition par Musk. Les prêts sont donc restés « bloqués » dans les bilans des banques, perdant de la valeur au fil des mois.
Les prêts Twitter ont été suspendus plus longtemps que tous les contrats similaires non vendus depuis la crise financière de 2008-2009.
Le Wall Street Journal
Certaines des banques impliquées ont dû réduire la valeur des prêts de plusieurs centaines de millions de dollars. Malgré les paiements d’intérêts importants sur les prêts de la part de Twitter (désormais renommé X), les mauvaises performances ont eu un impact sur les résultats globaux des banques, faisant chuter certaines d’entre elles dans les classements des banques d’investissement.
Des Conséquences En Cascade Pour Les Banquiers
Les répercussions ne s’arrêtent pas là. Les prêts Twitter et autres accords en suspens ont également affecté la rémunération des banquiers impliqués. Chez Barclays par exemple, les principaux banquiers d’investissement de l’équipe fusions et acquisitions ont vu leur rémunération réduite d’au moins 40% par rapport à l’année précédente, Twitter étant l’un des principaux contributeurs à cette baisse de performance.
Twitter Sous Musk : Un Chemin Semé D’embûches
Depuis son rachat par Elon Musk, Twitter a dû faire face à de nombreux défis, à commencer par une relation tendue avec les annonceurs, qui représentent la majorité de ses revenus. La plateforme a récemment intenté une action en justice contre une coalition publicitaire et certains de ses membres, alléguant une conspiration visant à boycotter Twitter, ce qui lui aurait coûté des milliards de dollars.
En 2024, l’investissement d’Elon Musk dans Twitter s’est soldé par des pertes financières massives, estimées à plusieurs milliards de dollars. Plusieurs facteurs expliquent ce désastre :
- La baisse des revenus publicitaires, les annonceurs réduisant leurs dépenses sur la plateforme
- L’augmentation des coûts liée aux changements importants apportés par Musk
- Le fardeau de la dette colossale contractée pour le rachat
Les Employés Se Rebellent Contre Musk
En plus des difficultés financières, Elon Musk doit également faire face à la grogne de ses propres employés, qui ont intenté plusieurs poursuites judiciaires contre lui. Parmi les griefs invoqués :
- Les licenciements massifs sans préavis ni indemnités
- La détérioration des conditions de travail (horaires plus longs, charge de travail accrue, environnement hostile)
- L’annulation des options d’achat d’actions, composante importante de la rémunération
- La discrimination envers les employés âgés lors des licenciements
- Les représailles contre les employés ayant critiqué les politiques de Musk ou déposé des plaintes
Tous ces problèmes persistants ont contribué davantage aux mauvaises performances financières de Twitter sous l’ère Musk, avec des conséquences désastreuses non seulement pour l’entreprise elle-même, mais aussi pour les banques qui ont financé son rachat. Une situation qui risque de perdurer tant que Twitter ne parviendra pas à redresser la barre et à regagner la confiance des annonceurs et de ses propres employés.
Le rachat de Twitter par Elon Musk restera sans doute dans les annales comme l’un des plus grands fiascos financiers de l’histoire récente, rappelant amèrement aux banques les leçons douloureuses de la crise de 2008. Une saga qui est loin d’être terminée et dont les répercussions se feront probablement sentir pendant encore de nombreuses années.