Actualité IA : La Commission Américaine Alerte Sur L’AGI Chinoise

Imaginez un monde où des intelligences artificielles surpassent les capacités humaines. C’est la vision qui anime aujourd’hui la course à l’IA entre les deux superpuissances mondiales : les États-Unis et la Chine. Mais cette compétition technologique prend une tournure de plus en plus alarmiste, comme en témoigne le dernier rapport de la Commission Américaine sur les Relations Économiques et Sécuritaires entre les États-Unis et la Chine (USCC).

Un « Manhattan Project » pour l’IA ?

Dans son rapport annuel publié mardi, l’USCC appelle à un effort massif de financement, à l’image du célèbre Projet Manhattan qui donna naissance à la bombe atomique, pour développer une intelligence artificielle dite « superintelligente », c’est-à-dire égalant ou dépassant les capacités humaines. La commission recommande aux décideurs politiques d’autoriser un financement prioritaire pour les grandes entreprises américaines d’IA, de cloud et de centres de données.

« Tout au long de l’histoire, les pays qui exploitent en premier les périodes de changement technologique rapide peuvent souvent provoquer des changements dans l’équilibre mondial des pouvoirs », a déclaré Jacob Helberg, commissaire de l’USCC, cité par Reuters. « La Chine court vers la superintelligence. Il est essentiel que nous les prenions extrêmement au sérieux. »

Cette position agressive de l’USCC n’est pas isolée. La secrétaire au Commerce Gina Raimondo a suggéré que les États-Unis partagent leur technologie d’IA avec des alliés étrangers pour contrer l’ascension chinoise. Des responsables du Pentagone ont quant à eux appelé à des garde-fous pour empêcher les fuites de technologies vers la Chine via les centres de données et fournisseurs de puces à l’étranger.

Les États-Unis musclent leur arsenal anti-IA chinoise

Washington a déjà adopté plusieurs mesures visant à ralentir les progrès chinois en IA :

  • Interdictions d’exportation sur les infrastructures matérielles
  • Restrictions sur les investissements dans les technologies d’IA en Chine
  • Coupure totale de l’accès chinois aux puces les plus sophistiquées nécessaires à l’entraînement de l’IA, y compris les GPU de dernière génération

Si la Chine a réussi à contourner certaines de ces barrières, l’impact est palpable et de grande envergure. Mais cela rend les recommandations de l’USCC d’autant plus démesurées.

La Chine est-elle vraiment en tête dans l’IA ?

On ne sait pas exactement à quoi ressemblerait une IA superintelligente. Mais si l’on suppose qu’elle implique des modèles dits « de raisonnement », comme le suggèrent certains, les laboratoires chinois semblent à la traîne et non en tête. Selon une analyse, les modèles des grandes entreprises chinoises accusent un retard de 6 à 9 mois sur leurs homologues américains.

De plus, il faut considérer la possibilité que les recommandations de l’USCC soient motivées par des intérêts particuliers. Jacob Helberg est conseiller principal du PDG de Palantir, une société qui a de nombreux contrats militaires liés à l’IA. Et bien sûr, un financement gouvernemental massif pour l’IA profiterait aux entreprises américaines du secteur.

Bref, ces appels à un programme de type Manhattan Project pour une IA superintelligente semblent plus alarmistes qu’autre chose. Bien sûr, la compétition sino-américaine en IA est réelle et intense. Mais avant de céder à la panique et de se lancer dans une course effrénée aux armements, il faut garder la tête froide et examiner objectivement l’état réel des progrès de part et d’autre.

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