Dans une annonce choc qui risque de provoquer des ondes de choc dans l’industrie technologique mondiale, le géant britannique Arm a annoncé l’annulation de la licence de conception de puces détenue par Qualcomm. Cette décision, révélée par Bloomberg, aura un impact significatif sur une majorité de fabricants de smartphones qui s’appuient sur les puces Snapdragon de Qualcomm.
Arm, le cœur de l’industrie mobile
Basée au Royaume-Uni, Arm est une entreprise qui licence son architecture de puces à de nombreux acteurs de l’industrie. Ses designs se retrouvent dans la quasi-totalité des smartphones et tablettes du marché, ainsi que dans de nombreux objets connectés. Qualcomm, avec ses puces Snapdragon basées sur l’architecture Arm, équipe une large part des appareils Android haut de gamme.
Une bataille juridique complexe
Le préavis de 60 jours envoyé par Arm à Qualcomm s’inscrit dans le cadre d’un long contentieux opposant les deux entreprises. Le cœur du litige porte sur des problèmes de contrats et de marques déposées, qui ont conduit Arm à attaquer Qualcomm en justice. Le fabricant de puces américain a répliqué par sa propre plainte.
« Cette annonce semble être une tentative de perturber le processus juridique, et la demande de résiliation est totalement infondée », a déclaré un porte-parole de Qualcomm.
Un porte-parole de Qualcomm à Bloomberg
L’impact sur la chaîne d’approvisionnement mondiale
Si cette décision venait à se concrétiser, elle aurait des répercussions majeures sur l’ensemble de l’écosystème mobile :
- Les fabricants de smartphones utilisant les puces Qualcomm devraient revoir leurs plans
- D’autres fournisseurs de puces pourraient tirer profit de la situation
- Les délais et coûts de production risquent d’être impactés
Dans un contexte déjà tendu, marqué par une pénurie de composants et une inflation galopante, ce nouvel épisode risque de compliquer encore davantage la donne pour les acteurs du secteur. Les regards sont désormais tournés vers les prochaines étapes de cette bataille juridique et technologique entre deux géants de l’industrie.
Quelles alternatives pour les fabricants ?
Si Qualcomm venait à perdre effectivement sa licence Arm, plusieurs scénarios sont envisageables pour les fabricants de smartphones :
- Se tourner vers d’autres fournisseurs de puces compatibles Arm comme MediaTek ou Samsung
- Développer leurs propres puces en interne, à l’image d’Apple ou de Huawei
- Explorer des architectures alternatives comme RISC-V
Aucune de ces options n’est idéale à court terme, impliquant des coûts et délais de transition. Néanmoins, cette crise pourrait accélérer les tendances à la diversification et à l’internalisation déjà à l’œuvre dans l’industrie.
Un avenir incertain pour Qualcomm
Du côté de Qualcomm, l’enjeu est de taille. Bien que l’entreprise ait diversifié ses activités au-delà des smartphones, notamment dans les objets connectés, l’automobile et la 5G, les puces mobiles restent son cœur de métier. Perdre la licence Arm serait un coup dur qui l’obligerait à revoir en profondeur sa stratégie.
L’entreprise a d’ailleurs récemment montré des signes de tension, avec l’annonce de licenciements et de réductions de coûts face à un marché smartphone en berne. Cette nouvelle péripétie juridique tombe donc à un bien mauvais moment.
Un test pour la résilience de l’écosystème
Au-delà du cas particulier d’Arm et Qualcomm, cette affaire illustre la fragilité et l’interdépendance de la chaîne de valeur technologique mondiale. Dans un secteur ultra-compétitif et innovant, la moindre perturbation peut avoir des conséquences en cascade.
Elle pose aussi la question de la concentration du pouvoir entre les mains de quelques acteurs clés, comme Arm, qui sont en position de vie ou de mort sur leurs licenciés. Une situation qui n’est pas sans rappeler les débats autour de la souveraineté technologique et de la nécessité de diversifier les sources d’approvisionnement.
Une chose est sûre : le monde de la tech retient son souffle et suivra avec attention les prochains épisodes de ce feuilleton high-tech. L’issue de cette bataille juridico-technologique entre Arm et Qualcomm pourrait bien redessiner le paysage de l’industrie pour les années à venir.