Un nouveau rebondissement vient de secouer la Pologne dans le scandale d’espionnage Pegasus. Lundi, l’ancien chef de l’agence de sécurité intérieure polonaise, Piotr Pogonowski, a été arrêté et contraint de témoigner devant le parlement. Cette arrestation s’inscrit dans le cadre de l’enquête menée par le gouvernement actuel sur les abus présumés du logiciel espion Pegasus commis ces dernières années sous l’administration précédente du parti Droit et Justice (PiS).
Pegasus, un outil de surveillance controversé
Pegasus est un logiciel espion développé par la société israélienne NSO Group. Il permet d’infiltrer les smartphones, d’accéder aux messages, photos, emails et même d’activer micro et caméra à distance. Bien que présenté comme un outil de lutte anti-terroriste, de nombreux cas d’abus ont été révélés à travers le monde, ciblant journalistes, opposants et militants des droits humains.
Les révélations sur l’ampleur de la surveillance illégale sapent les fondements mêmes de la démocratie.
– Krzysztof Brejza, sénateur polonais espionné
La Pologne confrontée à l’affaire Pegasus
En 2021, une enquête de Citizen Lab et Amnesty International a conclu que Pegasus avait été utilisé pour cibler trois détracteurs du gouvernement polonais, dont un sénateur surveillé des dizaines de fois avant les élections de 2019. En 2023, le Sénat polonais a estimé que l’utilisation de Pegasus dans le pays était illégale. Depuis, le gouvernement actuel a lancé une vaste enquête pour faire la lumière sur ces abus.
- Utilisation abusive de Pegasus par le gouvernement PiS entre 2015 et 2019
- Plusieurs opposants politiques, avocats et journalistes espionnés
- Indignation de la société civile et pression internationale
Une arrestation qui marque un tournant
Piotr Pogonowski, figure clé des services secrets sous le précédent gouvernement, avait ignoré trois convocations à témoigner devant la commission parlementaire. Son interpellation musclée lundi illustre la détermination des autorités à aller jusqu’au bout dans cette affaire. De nombreuses zones d’ombre demeurent, notamment sur l’étendue réelle de la surveillance et le niveau d’implication de l’ancien exécutif.
Pegasus, révélateur des dérives autoritaires
Au-delà de la Pologne, le scandale Pegasus met en lumière les dangers des technologies de surveillance pour nos démocraties. Sans garde-fous, ces outils puissants peuvent rapidement devenir des armes d’oppression et de contrôle aux mains de gouvernements sans scrupules. Pour préserver l’État de droit et les libertés fondamentales, une régulation internationale des « spywares » apparaît plus que jamais nécessaire. L’arrestation de Piotr Pogonowski n’est qu’une première étape vers la vérité et la justice dans cette sombre affaire.