Dans un contexte de transformation digitale accélérée, les entreprises peinent souvent à fournir à leurs employés un support IT réactif et un accès fluide aux informations. Si des solutions existent sur le marché de la gestion des services IT, leur déploiement reste chronophage et nécessite des ressources spécialisées. L’émergence de l’intelligence artificielle apporte un peu de soulagement, mais la création d’une expérience conversationnelle requiert encore des systèmes d’entreprise traditionnels comme ServiceNow ou Jira en arrière-plan.
C’est ce « dernier kilomètre » qu’entend révolutionner la jeune pousse Atomicwork, grâce à sa plateforme de gestion des services IT pilotée par l’IA. La startup vient de boucler un tour de table de 25 millions de dollars mené par le fonds Khosla Ventures, avec la participation de Z47, Battery Ventures, Blume Ventures et Peak XV Partners.
Une alternative moderne à ServiceNow
Fondée en 2022 par d’anciens dirigeants de Nutanix et Freshworks, Atomicwork se positionne comme « un ServiceNow full-stack basé sur l’IA » à destination des entreprises d’environ 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires et au moins 1000 employés. Sa plateforme permet de mettre en place des workflows de services automatisés en quelques semaines seulement, là où l’implémentation de ServiceNow ou BMC Remedy prend plusieurs années.
La différence est architecturale, entre ce qui a été conçu il y a 25-30 ans et notre façon de construire aujourd’hui.
Vijay Rayapati, CEO et co-fondateur d’Atomicwork
Au cœur de la solution : des agents IA « contextuels » qui analysent de multiples sources de données pour réaliser des tâches à travers les applications d’entreprise. Par exemple :
- Réinitialiser un mot de passe de messagerie professionnelle
- Relayer des questions lors d’un appel commercial avec un prospect
- Accéder à un catalogue de designs sur Figma via Microsoft Teams ou Slack
Une architecture pensée pour les humains et les IA
L’originalité de l’approche d’Atomicwork, c’est d’avoir conçu son logiciel à la fois pour les employés humains et les agents IA. Là où un collaborateur ouvre un ticket dans ServiceNow ou Jira pour obtenir de l’aide, un modèle de langage pourra directement envoyer un message sur la plateforme pour solliciter une intervention. L’IA est ainsi traitée comme n’importe quel autre utilisateur.
Pour orchestrer cette automatisation, Atomicwork s’appuie sur les grands modèles de langage d’OpenAI, Anthropic, Cohere ou Meta, combinés à ses propres petits modèles spécialisés dans la détection d’intentions, le routage ou le remplissage de champs. Les entreprises peuvent choisir de conserver leurs clés de chiffrement ou d’apporter leurs propres endpoints de modèles pour garder le contrôle sur leurs données.
De grandes ambitions de croissance
Avec ce nouveau financement, qui valorise la startup près de 5 fois son capital levé, Atomicwork compte accélérer sa R&D en IA pour renforcer sa plateforme et son produit. L’objectif est d’attirer davantage de grands comptes, principalement aux États-Unis, en étoffant les intégrations avec des acteurs comme Oracle ou SAP.
La jeune pousse, qui emploie plus de 60 personnes dont une cinquantaine en Inde, entend aussi muscler ses équipes d’ingénieurs et de commerciaux. Car la concurrence s’annonce rude sur ce marché des services IT nouvelle génération, où des poids lourds comme ServiceNow commencent aussi à injecter des fonctionnalités d’IA conversationnelle. La bataille ne fait que commencer pour devenir le système nerveux intelligent des entreprises.