Imaginez : vos rayons vides, vos caisses paralysées, vos employés dans l’incapacité de travailler normalement. C’est le cauchemar que vivent actuellement plusieurs grandes enseignes suite à une cyberattaque touchant leur fournisseur de logiciels, Blue Yonder. Deux semaines après les faits, les perturbations persistent, soulevant de nombreuses questions sur la sécurité des chaînes d’approvisionnement.
Un rançongiciel dévastateur
Le 21 novembre dernier, Blue Yonder, géant des logiciels de gestion de la supply chain, a été victime d’une attaque par rançongiciel visant son environnement de services gérés. Si peu de détails ont filtré sur les circonstances exactes de l’incident, ses conséquences sont bien réelles pour les clients de l’entreprise.
Parmi les victimes collatérales figurent les supermarchés britanniques Morrisons et Sainsbury’s, ainsi que la chaîne de cafés Starbucks. Chez cette dernière, les responsables ont dû calculer manuellement la paie des employés, le système informatique étant hors service. Un retour en arrière qui illustre l’ampleur des dégâts.
Une reprise laborieuse
Si Blue Yonder affirme faire de bons progrès dans le rétablissement de ses services, force est de constater que le retour à la normale n’est pas pour tout de suite. Dans sa dernière communication datée du 4 décembre, l’entreprise indique travailler activement avec les clients toujours impactés.
Mais combien sont-ils exactement ? Impossible de le savoir, Blue Yonder restant très discrète sur l’étendue de l’attaque. Une opacité qui soulève des interrogations légitimes sur la résilience de nos chaînes d’approvisionnement de plus en plus digitalisées.
La supply chain, maillon faible de la cybersécurité ?
Ce n’est pas la première fois qu’une cyberattaque visant un acteur de la supply chain provoque un effet domino. On se souvient notamment du piratage de Kaseya en juillet 2021, qui avait paralysé des centaines d’entreprises à travers le monde.
Face à ces menaces, il est urgent de renforcer la sécurité de ces écosystèmes complexes où transitent des données stratégiques. Cela passe par :
- Une cartographie précise des interconnexions
- Des audits de sécurité réguliers des fournisseurs
- Des plans de continuité d’activité robustes
- Des exercices de crise impliquant toute la chaîne
Car une supply chain n’est solide que si chacun de ses maillons l’est. Un principe de base que cet incident chez Blue Yonder nous rappelle douloureusement.
Bilan et leçons à tirer
Avec le recul, cette attaque met en lumière plusieurs points :
- La dépendance croissante des entreprises à des systèmes externalisés
- La nécessité de diversifier ses prestataires critiques
- L’importance d’une communication de crise transparente
Espérons que les organisations sauront tirer les enseignements de cet épisode pour mieux anticiper et gérer les cyberrisques liés à leur écosystème. Car dans un monde hyperconnecté, c’est bien l’affaire de tous.
La sécurité de la supply chain est l’un des plus grands défis de la cybersécurité aujourd’hui. Seule une approche holistique et collaborative permettra d’y faire face efficacement.
– Un expert en cybersécurité
En attendant, les clients de Blue Yonder n’ont d’autre choix que de s’armer de patience. Car si la technologie peut accélérer les flux, elle peut aussi, en cas de défaillance, paralyser toute une chaîne en un clin d’œil. Un risque avec lequel il va falloir apprendre à composer.