Ms. Rachel, la célèbre YouTubeuse suivie par des millions d’enfants en bas âge, a récemment lancé une collecte de fonds sur la plateforme Cameo. Son objectif : récolter des dons pour le fonds d’urgence de Save the Children en vendant des vidéos personnalisées. Malheureusement, des problèmes techniques ont entraîné la déception de nombreux donateurs, qui ont reçu des crédits Cameo au lieu des précieuses vidéos promises.

Un élan de générosité freiné par les contraintes techniques

L’initiative « Messages for Littles to Help Littles » de Ms. Rachel avait tout pour réussir. En proposant 500 vidéos Cameo à 100$ pièce, elle espérait récolter rapidement 50 000$ pour aider les enfants dans le besoin à travers le monde. Les demandes ont afflué, obligeant la créatrice à suspendre temporairement les commandes pour pouvoir honorer les 500 premières.

Cependant, la politique de Cameo stipule que si une demande de vidéo n’est pas satisfaite dans les 7 jours, l’acheteur est remboursé. Un délai bien court pour une créatrice de contenu à plein temps, par ailleurs étudiante en éducation de la petite enfance. De nombreux parents déçus ont ainsi reçu des crédits Cameo au lieu de la confirmation de leur don, remettant en question l’efficacité de la plateforme pour les collectes de fonds.

En raison des politiques d’Apple, tout achat effectué via l’application sur un appareil Apple ne peut être remboursé que sous forme de crédit.

– Steven Galanis, PDG de Cameo

Une situation délicate pour la réputation de Ms. Rachel et Cameo

Si la politique de remboursement de Cameo se justifie dans certains cas, pour éviter les abus, elle semble mal adaptée aux collectes de fonds d’envergure menées par des créateurs réputés. D’autant que Cameo était au courant de l’initiative de Ms. Rachel, l’ayant relayée sur les réseaux sociaux.

Les plateformes concurrentes cultivent généralement des relations plus étroites avec leurs talents les plus populaires, leur accordant un traitement privilégié. En n’offrant pas plus de flexibilité à Ms. Rachel, Cameo risque de ternir son image auprès des parents frustrés, mais aussi celle de la créatrice, pourtant bien intentionnée.

En résumé, Cameo n’était pas préparé pour la demande et la popularité de Rachel. Et on ne plaisante pas avec des parents de tout-petits.

– Un parent ayant acheté une vidéo Cameo

Quelles leçons en tirer pour les futures collectes de fonds ?

Si l’intention de Ms. Rachel est plus que louable, cette mésaventure soulève des questions sur l’adéquation des plateformes comme Cameo pour les collectes de fonds de grande ampleur. Quelques pistes d’amélioration :

• Assouplir les délais de réalisation des vidéos pour les créateurs réputés et les opérations caritatives
• Permettre le remboursement en espèces des dons, même pour les achats in-app
• Mieux communiquer sur les conditions de remboursement pour éviter les malentendus
• Proposer un accompagnement personnalisé aux créateurs organisant des collectes d’envergure

Gageons que Cameo et ses concurrents sauront tirer les leçons de cet incident pour offrir un meilleur support aux créateurs engagés dans des causes caritatives. Car au-delà des aspects techniques, c’est la confiance et la générosité des internautes qui sont en jeu.