Cruise Relance Ses Robotaxis en Californie Après un Audit

Après plusieurs mois d’interruption suite à un grave accident impliquant l’un de ses véhicules autonomes, Cruise, la filiale de conduite autonome de General Motors, se prépare à redéployer ses robotaxis sur les routes californiennes. Un accord avec les régulateurs de l’état, qui inclut le paiement d’une amende de 112 500 $, ouvre la voie à une reprise des opérations.

En octobre 2023, un robotaxi Cruise avait renversé et traîné sur une vingtaine de mètres un piéton à San Francisco, après que celui-ci ait été projeté sur sa trajectoire par un autre véhicule. L’entreprise avait alors été critiquée pour ne pas avoir immédiatement communiqué tous les détails de l’incident aux autorités, conduisant à la suspension de ses permis par la California Public Utilities Commission (CPUC) et le Department of Motor Vehicles (DMV).

Un audit interne pour regagner la confiance

Depuis, Cruise a mis en place une série de mesures correctives qui semblent avoir satisfait les inquiétudes des régulateurs quant à la poursuite de ses opérations de véhicules autonomes. Parmi celles-ci :

  • Le recrutement du cabinet d’avocats Quinn Emanuel pour mener un audit interne de sa structure opérationnelle
  • La mise en place d’opérations plus transparentes
  • Le départ de certains dirigeants, dont l’ancien PDG Kyle Vogt

Cruise s’est engagé à partager régulièrement des informations sur les incidents avec la CPUC, notamment en augmentant les rapports sur les collisions et en fournissant des comptes-rendus mensuels sur les véhicules arrêtés devant être physiquement récupérés.

Nous concluons qu’en prenant ces mesures correctives, Cruise est en bonne voie pour restaurer la confiance du public en devenant une entité plus transparente et coopérative qui ne cachera pas d’informations importantes aux agences de régulation qui supervisent ses services de transport autonome.

Extrait de la décision de la CPUC

Une reprise progressive des opérations

Avant l’incident d’octobre, Cruise avait déjà été critiqué car ses robotaxis avaient tendance à mal fonctionner au milieu de la circulation. L’entreprise reprend donc prudemment du service dans d’autres états ayant moins de réglementation.

Depuis avril, de petites flottes avec des opérateurs de sécurité humains au volant ont été déployées à Phoenix, Houston et Dallas pour cartographier et relancer les tests. Une approche similaire pourrait être adoptée en Californie, où le concurrent Waymo gagne rapidement du terrain.

Le DMV a suspendu les permis de Cruise pour tester et déployer des véhicules sans conducteur humain, et la CPUC a suspendu ses permis de faire payer pour un tel service. Mais l’entreprise dispose toujours d’un permis DMV actif pour tester ses véhicules avec un conducteur de sécurité, ce sur quoi elle pourrait s’appuyer pour aller de l’avant.

Reconstruire la confiance des régulateurs et du public

Un porte-parole de Cruise a déclaré que l’entreprise s’engageait à regagner la confiance des régulateurs, des responsables et des communautés à San Francisco, sa ville d’origine, et partout où elle opérait auparavant. Des démarches ont été entreprises auprès du DMV pour faire rétablir ses autres permis, sans calendrier précis pour le moment.

Le feu vert de la CPUC constitue néanmoins une étape clé pour le redéploiement des robotaxis Cruise sur les routes californiennes. Reste à voir à quel rythme l’entreprise pourra monter en puissance, alors que la concurrence s’intensifie et que la confiance du public dans ces technologies reste fragile suite aux différents incidents.

La conduite autonome promet de révolutionner nos modes de transport, mais il est clair que le chemin vers un déploiement massif sera long et semé d’embûches réglementaires et technologiques. L’exemple de Cruise montre l’importance de la transparence et de la coopération avec les autorités pour faire avancer ce secteur de manière responsable.

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