La France se réveille avec la gueule de bois en ce début d’année 2025. Pas à cause des festivités du Nouvel An, mais bien à cause de deux cyberattaques majeures qui ont ébranlé des institutions de premier plan. La Caisse des dépôts et Chronopost, deux mastodontes français, ont vu leurs systèmes informatiques violés par des pirates malveillants, exposant au passage les données personnelles de centaines de milliers de citoyens. Décryptage de ces incidents qui sonnent comme un électrochoc pour la cybersécurité hexagonale.
70 000 agents publics touchés chez la Caisse des dépôts
C’est un braquage virtuel d’une ampleur inédite qu’a subi la Caisse des dépôts. Les hackers ont réussi à s’introduire dans une plateforme critique liée au fonds de retraite Ircantec, dérobant au passage les données personnelles de pas moins de 70 000 agents contractuels de la fonction publique. Parmi les victimes, on retrouve du personnel de collectivités locales, d’hôpitaux, mais aussi des élus locaux. Un véritable coup dur pour l’institution financière publique.
Si la Caisse des dépôts se veut rassurante en affirmant qu’aucune donnée n’a été altérée, la pilule reste difficile à avaler. Car avec ce type d’informations personnelles dans la nature, le risque d’usurpation d’identité plane comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête des agents concernés. Un scénario cauchemardesque qui soulève de sérieuses questions sur la robustesse des systèmes de sécurité de l’établissement public.
Chronopost victime d’une fuite massive de données clients
Malheureusement, la Caisse des dépôts n’est pas la seule dans la tourmente. Fin janvier, c’est au tour de Chronopost de révéler une brèche béante dans son système informatique. Résultat des courses : les données personnelles de 210 000 clients se sont envolées, livrant sur un plateau d’argent aux pirates des informations aussi sensibles que :
- Adresses postales
- Numéros de téléphone
- Signatures numériques enregistrées lors des livraisons
Si Chronopost a rapidement réagi en renforçant la sécurité de son application et en communiquant sur les risques, le mal est fait. Le scénario redouté ? Une déferlante de tentatives de phishing exploitant ces données pour piéger les clients avec de faux emails signés Chronopost. Un classique en matière de cybercriminalité.
L’heure du bilan et des leçons à tirer
Ces deux cyberattaques coup sur coup sont un véritable électrochoc qui expose au grand jour les vulnérabilités des systèmes informatiques d’institutions et entreprises pourtant essentielles au pays. Elles soulèvent de nombreuses questions :
- Comment renforcer drastiquement la cybersécurité des acteurs publics et privés ?
- Quelles mesures mettre en place pour mieux protéger les données personnelles des citoyens ?
- Comment sensibiliser et former les collaborateurs aux risques cyber ?
Une chose est sûre, face à des hackers toujours plus inventifs et déterminés, la France va devoir muscler sérieusement son jeu en matière de cyberdéfense. Car c’est la confiance des Français dans leurs institutions et la souveraineté numérique du pays qui sont en jeu.
Le combat contre la cybercriminalité est le défi majeur de notre décennie. Il en va de notre sécurité collective et individuelle à l’ère du tout numérique.
Éric Dupond-Moretti, Ministre de la Justice
Espérons que ces incidents servent de piqûre de rappel et déclenchent une véritable prise de conscience. Car en matière de cybersécurité, il n’y a pas de place pour l’approximation ou l’angélisme. La menace est réelle, polymorphe et en constante évolution. Il est grand temps de faire de ce combat une priorité nationale et d’investir massivement dans la sécurisation de notre écosystème numérique. L’avenir de nos données, de nos institutions et de notre souveraineté en dépend.