Dans la course effrénée vers la suprématie de l’intelligence artificielle, une startup européenne se démarque par son ambition de devenir le premier hyperscaler de cloud IA du continent, tout en misant sur les énergies renouvelables. DataCrunch, basée en Finlande, vient de lever 13 millions de dollars pour étendre ses opérations et répondre à la demande croissante en puissance de calcul pour l’IA.
Un marché en pleine expansion
L’essor de l’IA a engendré une demande sans précédent en « compute », c’est-à-dire la puissance de traitement, l’infrastructure et les ressources nécessaires pour exécuter des algorithmes, des modèles de machine learning et traiter d’énormes volumes de données. Nvidia, le géant des GPU, est l’un des grands bénéficiaires de cette tendance, atteignant une capitalisation boursière de 3 000 milliards de dollars.
Aux États-Unis, des entreprises comme Lambda et CoreWeave ont levé des sommes colossales pour étendre leurs opérations de data centers. En Europe, DataCrunch entend bien se positionner comme l’un des rares acteurs sérieux du secteur, avec toutes ses activités sur le Vieux Continent.
Le « GPU as a Service », une offre alléchante
Tout comme ses homologues américains, DataCrunch propose des GPU « as a Service », promettant de réduire les coûts de traitement de l’IA. Son offre s’adresse aussi bien aux entreprises, comme Sony, qu’aux chercheurs individuels travaillant pour des organisations comme OpenAI. La startup met en avant la flexibilité de ses tarifs à la demande, un atout majeur pour les développeurs et les scientifiques.
Pour moi, il est important de rester connecté à ce segment des chercheurs individuels, car ce sont souvent des personnes qui feront de grandes choses dans quelques années.
– Ruben Bryon, CEO de DataCrunch
Le pari des énergies vertes
Mais le véritable cheval de bataille de DataCrunch, c’est son engagement envers les énergies renouvelables. Avec des data centers situés à Helsinki et en Islande, pays fonctionnant à 100% aux énergies vertes, la startup se démarque de ses rivaux. À Helsinki, la chaleur dégagée par les serveurs est même récupérée pour chauffer la ville !
Ces atouts écologiques devraient permettre à DataCrunch de se différencier face à la concurrence européenne émergente, comme FlexAI en France ou Nebius, issu de l’ex-géant russe Yandex. La startup nordique assume de ne pas avoir la plus faible latence, privilégiant une empreinte carbone minimale.
Cap sur la croissance et la Bourse
Avec ce nouveau financement de 13 millions de dollars, constitué de 7,6 millions en fonds propres et 5,4 millions de dette, DataCrunch compte bien accélérer son développement. Au programme :
- Expansion de ses infrastructures pour supporter les derniers serveurs et clusters Nvidia
- Construction de ses propres data centers dès 2025
- Levées de fonds supplémentaires en vue d’une introduction en Bourse
Une chose est sûre : dans la bataille pour devenir le leader européen du cloud IA, DataCrunch compte bien jouer ses meilleures cartes, avec les énergies renouvelables comme atout maître. Une approche originale et responsable qui pourrait faire la différence face aux mastodontes américains et aux challengers du continent.
