Débâcle Fintech : Bench Accuse Une Dette De 65 Millions $

L’ascension fulgurante et la chute brutale de la startup fintech Bench ont secoué l’écosystème tech. Malgré une impressionnante levée de fonds de 113 millions de dollars auprès d’investisseurs prestigieux comme Shopify et Bain Capital Ventures, Bench a déposé le bilan le 7 janvier, croulant sous une dette abyssale de plus de 65 millions de dollars.

Une dette colossale malgré des investisseurs de renom

Fondée en 2012, Bench proposait des solutions de comptabilité pour les PME. Les documents de sa mise en faillite au Canada, consultés par TechCrunch, révèlent qu’à la fin, Bench ne disposait que de 2,8 millions de dollars de liquidités pour 65,4 millions de dettes. Le principal créancier est la Banque Nationale du Canada, à hauteur de 50 millions de dollars, dont 85% ne sont pas garantis.

Parmi les autres créanciers figurent les investisseurs en capital-risque de Bench :

  • Bain Capital Ventures : 1,3 million $
  • Inovia Capital : 1,2 million $
  • Contour Venture Partners : 750 000 $
  • Altos Ventures : 777 000 $

Le lourd tribut humain de la faillite

Au-delà des investisseurs, ce sont les 600 employés de Bench qui paient le prix fort. Licenciés sans préavis ni indemnités le 27 décembre, ils attendent 1,8 million de dollars d’indemnités de licenciement. Même les hauts dirigeants sont touchés :

Le PDG Jean-Philippe Durrios, le directeur commercial Todd Daum et le directeur financier Mor Lakritz figurent tous dans la liste des créances pour des dizaines de milliers de dollars d’indemnités impayées.

– Documents de faillite de Bench

Un avenir incertain malgré un repreneur

La société RH Employer.com a racheté Bench et affirme avoir réembauché une grande partie des effectifs, mais seulement avec des contrats précaires de 30 jours. L’avenir des clients est également incertain, Employer leur demandant de transférer leurs données sous peine de les perdre.

Ce naufrage brutal rappelle la fragilité du secteur des fintechs et startups, où même les plus prometteuses peuvent sombrer du jour au lendemain. La croissance à tout prix au détriment de la rentabilité et de la gestion prudente des risques se paie cash. Et derrière les licornes et les success stories, il y a de nombreux échecs et drames humains.

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