Decart : 32 millions de dollars pour propulser l’IA générative

Dans l’effervescence actuelle autour de l’IA générative, une jeune pousse se démarque par ses ambitions démesurées. Decart, fondée il y a moins de deux mois, vient de boucler un nouveau tour de table de 32 millions de dollars mené par le célèbre fonds Benchmark, portant sa valorisation au-delà de 500 millions de dollars.

L’IA multifonctions, de la recherche aux jeux immersifs

La vision de Decart ? Rien de moins que de construire un laboratoire de recherche en IA totalement intégré verticalement. Cela englobe le développement de technologies d’IA fondamentales, mais aussi leur déploiement dans des produits grand public et entreprises.

Son premier produit entreprise, un outil d’optimisation de l’utilisation des GPU pour l’entraînement des modèles d’IA, rencontre déjà un franc succès avec plusieurs millions de dollars de revenus engrangés. Mais c’est son application grand public, un jeu basé sur l’IA baptisé Oasis, qui suscite le plus de curiosité.

Oasis est un modèle d’IA « jouable » en monde ouvert. Il génère des interactions audio et visuelles en temps réel, entièrement pilotées par l’IA.

Dean Leitersdorf, CEO et co-fondateur de Decart

Un parcours fulgurant pour le jeune prodige de l’IA

A seulement 26 ans, Dean Leitersdorf, le charismatique CEO de Decart, affiche un CV impressionnant. Après un passage express à la Palo Alto High School, il a enchaîné bachelor, master et doctorat en informatique au Technion en 5 ans à peine, tout en servant dans l’armée israélienne.

Son associé Moshe Shalev n’est pas en reste. Issu d’un milieu ultra-orthodoxe, il a développé ses compétences en IA au sein de l’unité 8200, le fer de lance du renseignement de l’armée israélienne, dont il a dirigé les opérations d’IA pendant près de 14 ans.

L’ambition d’un « kilocorn », ces startups à 1000 milliards de dollars

Quand on l’interroge sur ses ambitions, Dean Leitersdorf ne fait pas dans la fausse modestie. Son objectif avoué est de construire un « kilocorn », autrement dit une entreprise valant 1000 milliards de dollars. Pour y parvenir, Decart compte bien tirer parti de ses travaux de recherche en IA pour lancer de nombreux produits et services innovants :

  • Optimisation des infrastructures et réduction des coûts liés à l’IA
  • Développement de nouveaux modèles et algorithmes d’IA
  • Applications interactives basées sur l’IA générative (chatbots, jeux immersifs…)

Avec Oasis, Decart explore déjà un nouveau territoire : celui des expériences immersives AR/VR entièrement générées par l’IA, sans nécessiter de hardware dédié. De quoi démocratiser la réalité virtuelle et augmentée.

C’est un des points forts de l’IA générative. On peut créer de la valeur dans l’AR et la VR sans attendre le hardware, uniquement via le logiciel.

Dean Leitersdorf

Un potentiel qui attire les investisseurs

Le potentiel de la technologie de Decart n’a pas échappé aux investisseurs. Outre Benchmark, Sequoia et Zeev Ventures avaient déjà misé sur la startup lors de son tour de seed de 21 millions en octobre. Et les prétendants ne manquent pas, de l’aveu même de Leitersdorf :

Nous avons été approchés plusieurs fois pour un rachat, mais nous avons de grandes choses à construire !

Parmi les plus-values de Decart, son outil d’optimisation des GPU pourrait à lui seul valoir de l’or. Un produit similaire, développé par l’israélienne Run:ai, a valu à cette dernière un rachat par Nvidia pour 700 millions de dollars.

Une chose est sûre : dans la course à l’IA générative, Decart a pris un départ canon. Reste à confirmer sur la longueur la promesse entrevue par les investisseurs. Les prochains mois seront décisifs pour jauger le potentiel de cette IA multifonctions et l’appétence du marché pour ces technologies.

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