Le géant technologique Google vient d’annoncer une mise à jour significative de sa plateforme d’assistant conversationnel Gemini, désormais capable d’effectuer des recherches approfondies pour ses utilisateurs. Cette nouvelle fonctionnalité, baptisée « Deep Research », promet d’épargner de longues heures de recherche en analysant et en synthétisant de vastes contenus web. Une prouesse technologique qui soulève néanmoins des questions éthiques majeures.
Deep Research : l’IA qui cherche pour vous
Accessible via une option payante « Gemini Advanced », Deep Research se positionne comme un véritable assistant de recherche. L’utilisateur saisit une requête, puis l’IA génère un plan de recherche multi-étapes qu’il peut valider ou ajuster. Une fois lancée, la fonctionnalité analyse des contenus pertinents à travers le web, les résume, puis génère de nouvelles requêtes pour approfondir le sujet, et ce de manière itérative.
Au terme de ce processus, Deep Research fournit un rapport détaillé des informations clés, agrémenté de liens vers les sources originales. Un gain de temps et d’efforts considérable selon Google, qui met en avant l’expertise de ses algorithmes en matière de recherche et de synthèse d’information.
Nous avons développé un nouveau système agentique qui exploite l’expertise de Google en matière de recherche d’informations pertinentes sur le Web pour orienter la navigation et la recherche de Gemini.
David Citron, Directeur Produit Gemini chez Google
Gemini 2.0 Flash : toujours plus performant
Parallèlement au lancement de Deep Research, Google déploie Gemini 2.0 Flash, une version expérimentale de son modèle phare optimisée pour le chat. Disponible gratuitement, ce nouveau modèle promet de meilleures performances et une vitesse de réponse accrue, même si certaines fonctionnalités ne seront pas immédiatement compatibles.
Des dérives éthiques en question
Si les avancées technologiques de Gemini impressionnent, elles soulèvent également des interrogations éthiques. Au-delà du risque d’erreur et d’hallucination inhérent à toute IA générative, un outil comme Deep Research pourrait avoir de lourdes conséquences dans le secteur éducatif.
De plus en plus d’étudiants s’appuient sur l’IA pour leurs travaux, au détriment du développement de compétences critiques comme l’analyse et la synthèse. Une étude récente a d’ailleurs établi un lien entre usage intensif de ChatGPT et hausse de la procrastination, perte de mémoire et baisse des résultats scolaires.
Deep Research menace aussi les éditeurs de contenus, privés de trafic et donc de revenus publicitaires quand leurs articles sont résumés par l’IA. Google assure travailler main dans la main avec les éditeurs et respecter les paywalls, mais beaucoup craignent des pertes conséquentes, à l’image des 2 milliards de dollars évaporés avec les résumés générés pour Google Search.
Bilan : une avancée technologique à double tranchant
S’il est indéniable que les récentes mises à jour de Gemini constituent une prouesse technologique, leur impact sociétal mérite réflexion. Entre gains de productivité et risques de dérive, l’équilibre est subtil. Il reviendra à Google de prouver que son IA peut devenir un réel outil d’aide à la recherche, sans pour autant se substituer au jugement humain ou pénaliser les créateurs de contenus.
- Deep Research, un assistant IA dédié à la recherche approfondie
- Gemini 2.0 Flash, un modèle plus performant
- Des questions éthiques sur l’impact éducatif et la monétisation des contenus