Google Évite le Coût Énergétique Réel de l’IA Dans Son Rapport Environnemental

Dans un monde où les géants de la technologie sont de plus en plus scrutés pour leur impact environnemental, Google vient de publier son rapport 2024 sur le sujet. Si ce document de plus de 80 pages détaille les nombreux efforts de l’entreprise pour appliquer la technologie aux enjeux écologiques et réduire sa propre empreinte, un point crucial semble étrangement absent : la consommation d’énergie réelle de l’intelligence artificielle (IA). Omission volontaire ou simple oubli ?

Des initiatives environnementales louables

Avant d’aborder l’éléphant dans la pièce, il convient de saluer les actions positives de Google en matière d’environnement. Le rapport met en avant plusieurs projets notables :

  • Un programme de réapprovisionnement en eau, visant à compenser l’eau utilisée dans ses installations via la restauration de bassins versants et l’optimisation de l’irrigation.
  • L’utilisation de l’IA pour optimiser les systèmes d’arrosage, créer des itinéraires plus économes en carburant, ou encore prédire les inondations.

Ces initiatives, que Google n’est pas obligé de mener, méritent d’être saluées. Mais elles ne doivent pas faire oublier un enjeu majeur laissé de côté…

L’IA, ce coût énergétique passé sous silence

Lorsqu’on arrive à la section « Gestion responsable de la consommation de ressources de l’IA », le ton change. Google, si précis dans ses autres statistiques, devient soudainement évasif. Quelle est la consommation d’énergie réelle de l’IA ? Difficile à dire…

Prédire l’impact environnemental futur de l’IA est complexe et en constante évolution, et nos tendances historiques ne reflètent probablement pas pleinement la trajectoire future de l’IA.

– Extrait du rapport environnemental 2024 de Google

Pourtant, il est difficile de croire que Google, expert en gestion de centres de données, ne connaisse pas précisément l’impact de l’IA sur sa facture énergétique. Cette omission interpelle, d’autant plus que les émissions de gaz à effet de serre de l’entreprise ont augmenté de 48% depuis 2019, en grande partie à cause de la consommation d’énergie des centres de données et de l’intensité de calcul de l’IA.

Une croissance de l’IA qui inquiète

Google admet d’ailleurs que réduire ses émissions sera un défi, étant donné :

  • La demande croissante en énergie liée à l’intégration accrue de l’IA dans ses produits
  • Les émissions associées aux investissements prévus dans son infrastructure technique

Malgré les efforts d’optimisation et d’efficacité énergétique mis en avant, la question du coût environnemental de l’IA reste entière. Un enjeu crucial, à l’heure où cette technologie est en pleine expansion.

Une transparence à renforcer

Si les initiatives écologiques de Google sont indéniables, le manque de précision sur l’impact de l’IA interroge. L’entreprise a tout intérêt à minimiser ces chiffres, qui sont probablement loin d’être neutres.

Nous sommes impatients de demander à Google d’être plus précis avant de découvrir si les choses empirent dans le rapport 2025.

– Devin Coldewey, auteur de l’article original

Une transparence accrue sur ce sujet épineux serait un gage de crédibilité pour Google, dont l’empreinte environnementale est scrutée de près. Car si l’IA a certainement un rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique, elle ne doit pas devenir un angle mort de la stratégie développement durable des géants de la tech. Un équilibre délicat, que Google devra trouver pour prouver son engagement écologique au-delà des belles paroles.

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