Lors de la conférence des résultats du troisième trimestre de Google, le PDG Sundar Pichai a révélé que les technologies développées dans le cadre du Projet Astra, l’ambitieux programme d’agents IA de l’entreprise, ne seront pas commercialisées avant 2025 au plus tôt. Cette annonce repousse le calendrier initialement envisagé pour ces assistants virtuels nouvelle génération.
Un aperçu du futur lors de la conférence I/O
Le Projet Astra de Google, dévoilé en mai dernier lors de la conférence annuelle des développeurs, regroupe un large éventail de technologies visant à créer des applications et des « agents » IA capables de comprendre le monde en temps réel et de manière multimodale. Lors d’une démonstration pré-enregistrée, Google avait présenté un prototype répondant à des questions sur des éléments visibles par la caméra d’un smartphone, comme le nom d’un quartier ou d’une pièce sur un vélo cassé.
« [Google] construit des expériences où l’IA peut voir et raisonner sur le monde qui vous entoure », a déclaré Sundar Pichai. « Le Projet Astra est un aperçu de cet avenir. Nous travaillons pour livrer ce type d’expériences dès 2025. »
Un report de lancement malgré les rumeurs
Des rumeurs relayées par The Information début octobre faisaient état d’un possible lancement d’un agent IA grand public dès décembre, capable notamment d’effectuer des achats ou de réserver un vol. Au vu des récentes déclarations de Sundar Pichai, cette échéance semble désormais peu probable, à moins qu’il ne s’agisse d’une expérience distincte du Projet Astra.
Les défis techniques de la création d’agents IA
L’entreprise Anthropic a récemment fait la démonstration des capacités de son modèle IA à contrôler des applications et navigateurs web. Mais même pour ce pionnier, la réalisation de tâches basiques par un agent virtuel reste un défi de taille, illustrant la complexité du développement de ce type de technologie.
Créer des agents IA capables d’appréhender le monde de manière similaire aux humains nécessite de combiner de multiples technologies d’intelligence artificielle :
- Traitement du langage naturel pour comprendre les requêtes et dialoguer
- Vision par ordinateur pour analyser l’environnement
- Représentation des connaissances pour raisonner et planifier des actions
Intégrer et faire fonctionner de manière fluide ces différentes briques technologiques représente un véritable challenge que même les leaders comme Google ne sont pas encore prêts à relever dans l’immédiat.
Prudence et responsabilité dans le développement de l’IA
Le report annoncé par Google peut aussi s’interpréter comme un signe de prudence et de responsabilité de la part du géant technologique. Alors que la course à l’IA génère une pression pour livrer rapidement des produits impressionnants, prendre le temps de peaufiner les agents IA pourrait permettre de mieux gérer les risques potentiels liés à cette technologie de rupture.
« Malgré les progrès fulgurants de l’IA ces derniers mois, développer des agents virtuels sûrs, fiables et alignés avec nos valeurs reste un défi majeur qui nécessite une approche responsable et mesurée. »
– Déclaration d’un porte-parole de Google
En repoussant le lancement de ses agents IA nouvelle génération, Google montre qu’il ne souhaite pas brûler les étapes dans ce domaine aussi prometteur que complexe. Les utilisateurs devront patienter jusqu’en 2025 au moins pour expérimenter la vision futuriste esquissée par le Projet Astra, laissant le temps aux ingénieurs de résoudre les nombreux challenges techniques et éthiques qui jalonnent encore le chemin vers des IA véritablement intelligentes et polyvalentes.