Malgré un ralentissement global des investissements en robotique depuis les pics de 2021-2022, les problématiques mises en lumière par la pandémie restent bien présentes. La pénurie de main-d’œuvre est le principal moteur de la croissance du financement des startups d’automatisation. Selon le cabinet Gartner, d’ici 2028, la moitié des grandes entreprises emploieront des robots dans leurs processus d’entreposage et de production.
Un autre facteur clé en faveur de la robotique d’entrepôt et de logistique est son bilan éprouvé. Alors que de nombreuses approches d’automatisation ont actuellement un ROI théorique, les robots d’entrepôt sont déjà sur le terrain, d’Amazon aux plus petits acteurs.
GrayMatter, une jeune pousse à la croissance rapide
GrayMatter Robotics, basée dans le sud de la Californie, fait partie des entreprises ayant fait leurs preuves dans ce domaine. Ses systèmes permettent actuellement « une amélioration de 2 à 4 fois de la productivité des lignes de production et une réduction de 30% ou plus des déchets consommables ». Des grands noms comme 3M utilisent déjà ses solutions.
Et cela malgré la jeunesse de GrayMatter, fondée début 2020 au début de la pandémie. Son CEO Ariyan Kabir déclare : « Nous avons créé GrayMatter pour améliorer la productivité tout en donnant la priorité au bien-être des travailleurs. Avec nos systèmes basés sur la physique et l’IA, nous remplissons notre mission tout en atteignant de nouveaux niveaux d’efficacité. »
Une approche « physique » de la robotique
Qu’est-ce qu’un système robotique « basé sur la physique » ? GrayMatter oppose son approche à la méthode purement basée sur les données utilisée par d’autres. La startup explique :
Prenons le problème de la prédiction du résultat d’un processus en fonction de l’entrée. Si on s’attend à ce que la sortie augmente quand l’entrée augmente, l’espace de modèle sous-jacent est limité et une plus petite quantité de données peut l’entraîner. Nous n’avons pas besoin d’envisager des modèles arbitrairement complexes.
D’un autre côté, cela nécessite des représentations plus complexes et des méthodes de génération de solutions associées pour gérer les contraintes et produire des performances de calcul acceptables. On ne peut pas simplement entraîner un réseau neuronal avec des données d’entrée et de sortie observées.
Une croissance rapide soutenue par des investissements
L’intérêt pour GrayMatter propulse sa croissance. La startup est un incontournable de nos articles sur les offres d’emploi en robotique. Notre dernière liste de mai incluait une vingtaine de postes ouverts chez eux, parmi les plus élevés.
Cette croissance est soutenue par des levées de fonds régulières. Jeudi, GrayMatter a annoncé une série B de 45 millions de dollars, menée par Wellington Management, avec la participation de nombreux investisseurs de renom. Ce tour double presque les 25 millions levés en série A en 2022.
Dans un contexte où la pénurie de main-d’œuvre reste un enjeu majeur, notamment dans la logistique et la production, les solutions d’automatisation intelligentes comme celles de GrayMatter ont de beaux jours devant elles. Sa combinaison unique d’IA et de modèles physiques semble séduire à la fois les clients et les investisseurs. Une startup à suivre de près dans les prochaines années !
- GrayMatter Robotics combiné IA et physique pour automatiser les entrepôts
- Ses systèmes multiplient par 2 à 4 la productivité et réduisent les déchets de 30%+
- La startup a levé 45M$ en série B, portant son financement total à 70M$ depuis 2020