En cette ère du tout digital, les campagnes politiques doivent impérativement se démarquer en ligne pour atteindre les électeurs là où ils se trouvent. C’est pourquoi l’équipe de campagne du président Joe Biden, candidat à sa réélection, a publié une offre d’emploi peu banale : un poste de « Partner Manager, Content and Meme Pages » rémunéré jusqu’à 85 000 dollars par an. La mission ? Gérer au quotidien les principaux contenus et pages de mèmes sur Internet.
Les mèmes, nouvel outil incontournable du marketing politique
Si l’idée d’un « responsable mèmes » peut sembler absurde de prime abord, force est de constater que ces contenus viraux et décalés sont devenus des vecteurs de communication politique à part entière. À l’heure où un simple mème partagé massivement peut toucher des millions de personnes, l’organisation digitale s’avère tout aussi cruciale que le porte-à-porte sur le terrain.
Nous pouvons et devons intégrer des moments pertinents, tendances et amusants dans notre façon de communiquer, en particulier sur les plateformes numériques. Mais ce faisant, nous devons rester stratégiques, intentionnels et réfléchis, même s’il s’agit d’un mème.
– Annie Wu Henry, créatrice de contenu et stratège en communication digitale
Dark Brandon, mème phare de la campagne Biden
Bien avant cette offre d’emploi, l’équipe de Biden avait déjà compris le potentiel des mèmes. Le plus emblématique reste sans conteste Dark Brandon, détournement humoristique des théories complotistes d’extrême-droite visant le président. Omniprésent sur les comptes de campagne au point d’en devenir éculé, ce mème rencontre pourtant un franc succès : en août dernier, les produits dérivés Dark Brandon représentaient 54% des revenus de la boutique en ligne !
Trump mise aussi sur les mèmes pour son retour
Dans la course à la Maison Blanche, Donald Trump n’est pas en reste. Quand sa photo d’identité judiciaire tant attendue est devenue virale, son équipe a immédiatement lancé une série de t-shirts, mugs et autres produits flanqués du cliché et du slogan « Never Surrender ». De quoi surfer sur le buzz du moment.
Les mèmes, alliés des campagnes depuis les réseaux sociaux
Biden est loin d’être le premier à miser sur l’impact électoral des mèmes et réseaux sociaux. Rappelons le « Markeyverse », mouvement en ligne qui a aidé le sénateur Ed Markey à conserver son siège en 2020, ou encore les formations « mèmes » proposées par Organizer Memes aux organisations politiques pour réagir en temps réel à l’actualité.
- La pandémie a accéléré l’utilisation des tactiques digitales par les candidats
- Collaborer pour créer des mèmes efficaces et apprendre à utiliser les templates existants
- Les réseaux sociaux, précieux outils d’engagement des jeunes électeurs
Malgré les velléités de l’administration Biden de bannir TikTok, embrasser les codes des réseaux sociaux reste un signe fort envoyé aux plus jeunes. Une preuve que la campagne tente au moins de s’adresser à cette cible cruciale. Quitte à recruter un professionnel des mèmes pour y parvenir !
