La Chute de Fisker : Chronologie d’une Startup de Véhicules Électriques en Difficulté

Le rêve d’un empire florissant de véhicules électriques porté par Henrik Fisker s’est rapidement transformé en cauchemar. La startup éponyme, qui devait révolutionner le marché avec son SUV Ocean, a finalement déposé le bilan le 18 juin 2024, à peine un an après le lancement de son premier modèle. Retour sur les événements marquants qui ont précipité la chute de Fisker.

2023 : Les premiers signes de faiblesse

Dès le deuxième trimestre 2023, Fisker peine à atteindre ses objectifs de production, ne sortant que 1022 SUV Ocean au lieu des 1400 à 1700 prévus. Pour soutenir ses opérations, la société émet pour 340 millions de dollars de dette convertible en juillet. En décembre, la startup réduit drastiquement ses prévisions annuelles à environ 10 000 véhicules, soit un quart de ce qui était annoncé un an plus tôt.

2024 : Multiplication des problèmes

L’année 2024 commence mal pour Fisker, qui peine à atteindre ses objectifs de vente internes de 100 à 200 véhicules par jour en Amérique du Nord. Les problèmes s’accumulent :

  • Janvier : Ouverture d’une enquête fédérale sur des problèmes de freinage
  • Février : Signalements de pertes de puissance soudaines par les propriétaires, ouverture d’une 2ème enquête sur des plaintes de véhicules qui roulent de façon inattendue
  • Mars : Pause de 6 semaines dans la production, révélation de seulement 121 millions de dollars en banque
  • Avril : Nouveau cycle de licenciements pour préserver la trésorerie
  • Mai : Fisker cesse de payer le cabinet d’ingénierie l’aidant à développer de futurs modèles, 4ème enquête de sécurité ouverte, effectifs réduits à environ 150 personnes

Les causes profondes de l’échec

Si les problèmes mécaniques et logiciels de son SUV Ocean ont précipité la chute de Fisker, les racines sont plus profondes. Luttes de pouvoir internes, échec à mettre en place des processus de base, et surtout un excès d’assurance semblent avoir eu raison des ambitions de la startup.

Fisker a échoué car elle n’était pas prête à être un constructeur automobile.

– Analyse de TechCrunch, 18 juin 2024

Malgré le dépôt de bilan, Fisker assure vouloir maintenir des « opérations réduites » en attendant un éventuel repreneur. Mais il est peu probable que l’entreprise renaisse de ses cendres sous sa forme actuelle. Son histoire restera comme un cas d’école des défis immenses que doivent surmonter les startups pour s’imposer sur le très complexe marché automobile.

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