La Convergence des Données et de la Santé pour Combattre les Futures Pandémies

Imaginez un monde où nous pourrions prédire avec précision la prochaine épidémie, mettre en place des mesures préventives et développer rapidement des traitements efficaces. C’est la promesse que nous fait miroiter la convergence croissante entre la science des données et le secteur de la santé. Avec les leçons tirées de la pandémie de COVID-19, les acteurs de la santé se tournent de plus en plus vers l’analyse des données pour mieux anticiper, comprendre et gérer les futures crises sanitaires.

Le pouvoir des données pour révolutionner la santé

La science des données, c’est-à-dire la collecte, l’analyse et l’utilisation intelligente des données, est en train de transformer de nombreux aspects de nos vies. Et le secteur de la santé ne fait pas exception. Comme le souligne Kris Sterkens, président de Janssen EMEA, dans une récente interview pour Dataconomy, la science des données permet de :

  • Identifier les personnes à risque de certaines maladies
  • Trouver des candidats pour des essais cliniques
  • Développer de nouvelles thérapies ciblées
  • Anticiper et répondre aux épidémies potentielles

En traitant les volumes massifs de données générées par les systèmes de santé, puis en les analysant de manière pertinente, la science des données ouvre la voie vers une médecine plus prédictive et préventive. Un véritable changement de paradigme qui pourrait bien, à terme, transformer radicalement la trajectoire de la santé humaine.

Les leçons du COVID-19 : le rôle clé des données

La pandémie de COVID-19 a mis en lumière de manière éclatante l’importance cruciale des données dans la gestion d’une crise sanitaire mondiale. Grâce au suivi en temps réel des cas, à la modélisation de la propagation du virus et à l’analyse prédictive, les épidémiologistes ont pu :

  • Surveiller la diffusion de l’épidémie
  • Modéliser et prévoir son évolution
  • Guider les décisions pour limiter la contagion

Ces prédictions basées sur les données se sont avérées remarquablement précises. Elles ont notamment permis de cibler les essais cliniques des vaccins dans les zones où la probabilité d’exposition au virus était la plus forte, accélérant ainsi leur développement.

Ce que la pandémie de COVID-19 a mis en évidence, c’est le besoin urgent d’améliorer notre infrastructure numérique mondiale.

– Kris Sterkens, président de Janssen EMEA

Le partage des données et des bonnes pratiques entre pays s’est aussi révélé essentiel. Des initiatives comme le Centre OMS de Berlin pour le renseignement sur les pandémies, le Centre d’excellence en santé numérique de l’UNICEF et de l’OMS, ou encore le projet européen PANDEM-2, visent justement à renforcer la collaboration mondiale en matière de données de santé.

L’épidémiologie numérique : prédire et prévenir les futures épidémies

L’épidémiologie numérique, c’est-à-dire la collecte de données de santé via des sources digitales comme Internet, les smartphones ou les réseaux sociaux, offre des perspectives très prometteuses pour anticiper et endiguer les prochaines vagues épidémiques.

Par exemple, le suivi des requêtes sur les moteurs de recherche a déjà prouvé son efficacité pour détecter précocement les épidémies de grippe. Appliquée à grande échelle, cette méthode aurait aussi pu alerter sur les menaces émergentes comme Zika ou la peste, permettant une réponse sanitaire plus rapide et efficace.

Plus récemment, l’Allemagne a utilisé des données d’applications pour repérer des anomalies dans les habitudes quotidiennes, prédictives de futures flambées épidémiques au sein d’une communauté. La science des données appliquée à la santé publique ouvre clairement de nouvelles pistes pour mieux nous préparer aux défis sanitaires de demain.

Les défis : éthique, infrastructures et talents

Mais exploiter tout le potentiel des données de santé soulève aussi des défis majeurs. Au premier rang desquels, la question épineuse de l’équilibre entre vie privée et intérêt collectif. Si les données ont un pouvoir immense pour nous aider à affronter les futures crises, leur utilisation doit se faire dans un cadre éthique strict, en collaboration avec les décideurs politiques et la société civile.

L’autre enjeu clé est celui de la modernisation des infrastructures numériques, notamment dans les pays les moins avancés, pour permettre une surveillance sanitaire mondiale plus efficace. Le partage des données, l’interopérabilité des systèmes et la sécurité informatique sont autant de points à améliorer pour libérer tout le potentiel de la science des données en santé.

Enfin, le secteur de la santé doit aussi attirer les meilleurs talents en data science. Face à la concurrence des géants de la tech, il peut miser sur le sens et l’impact social d’une carrière au service de l’innovation médicale et de la santé des patients. Chez Janssen par exemple, l’IA est déjà utilisée à grande échelle pour identifier de nouvelles cibles thérapeutiques et accélérer la recherche clinique.

À l’heure où le monde devient de plus en plus digital, la convergence entre données et santé apparaît non seulement comme une formidable opportunité, mais aussi comme une nécessité pour bâtir un avenir plus sain et résilient face aux pandémies. Un défi aussi complexe que porteur de sens, qui ne demande qu’à être relevé par une nouvelle génération de data scientists engagés.

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