La France Évalue l’Impact Environnemental de l’IA

Alors que l’intelligence artificielle (IA) poursuit son essor fulgurant, la question de son impact environnemental devient de plus en plus pressante. La France, soucieuse de concilier progrès technologique et transition écologique, vient de franchir un pas important dans cette direction. En effet, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a annoncé la présentation imminente d’un référentiel permettant d’évaluer l’empreinte environnementale des systèmes d’IA.

Un outil pour mesurer la consommation des datacenters

Au cœur des préoccupations : la consommation colossale des datacenters nécessaires au fonctionnement de l’IA. Selon les estimations avancées par le ministre, une simple conversation avec un agent conversationnel comme ChatGPT engloutirait environ un litre d’eau, rien que pour refroidir les serveurs sollicités. À l’échelle mondiale, la consommation énergétique de l’IA pourrait atteindre celle de pays entiers comme l’Argentine ou la Suisse d’ici 2027.

Face à ce constat alarmant, la France entend donc inciter les acteurs de l’IA à se préoccuper de leur impact environnemental dès les prémices de leurs projets. Le référentiel d’évaluation, qui sera dévoilé en juin, se veut un outil indispensable pour orienter les choix technologiques et les investissements.

L’IA au service de l’adaptation au changement climatique

Mais la France ne compte pas se limiter à un rôle de régulateur. Elle entend aussi mobiliser le potentiel de l’IA pour aider les territoires à s’adapter au changement climatique. C’est dans cette optique que Christophe Béchu a annoncé le déblocage de 20 millions d’euros à destination des collectivités locales souhaitant déployer des solutions basées sur l’IA.

Il peut s’agir par exemple de faciliter les plantations d’arbres, dans les villes, aux endroits où cela vaut le coup de le faire, de mieux prédire l’arrivée des canicules et leurs effets sur les populations, de détecter les signes précurseurs des incendies…

– Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique

Ainsi, l’IA pourrait devenir un allié précieux des territoires dans leur lutte contre les effets du réchauffement climatique, en permettant une gestion plus fine des ressources et une anticipation des risques.

Vers une IA plus responsable et durable

Avec ce double mouvement – évaluation des impacts et soutien aux solutions vertueuses – la France affirme sa volonté de faire émerger une IA plus responsable et durable. Une démarche saluée par de nombreux observateurs, qui y voient un signal fort envoyé aux entreprises technologiques.

Il reste maintenant à transformer l’essai, en s’assurant que le référentiel d’évaluation soit largement adopté et que les financements débloqués profitent à des projets réellement porteurs de solutions. Mais une chose est sûre : en plaçant l’impact environnemental au cœur de sa stratégie sur l’IA, la France ouvre la voie à un modèle de développement technologique plus soutenable.

Source : interview de Christophe Béchu dans l’Opinion

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