La Réélection d’Ursula von der Leyen : Quels Impacts sur le Tech ?

Ursula von der Leyen vient d’être réélue pour un second mandat de 5 ans à la tête de la Commission européenne. Avec 401 voix pour, contre 284 contre et 15 abstentions, les parlementaires européens lui ont accordé un soutien bien plus large que la dernière fois. Un vote qui semble surtout refléter les inquiétudes face aux incertitudes géopolitiques grandissantes, avec la guerre en Ukraine et la perspective d’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche en 2025, plus qu’un enthousiasme débordant pour son leadership. Mais son calme en temps de crise semble lui avoir valu le respect, à défaut d’une passion ardente.

Alors que signifie cette continuité à la tête de l’UE pour la politique numérique européenne jusqu’en 2029 ? Le premier mandat de von der Leyen avait déjà été marqué par des réformes majeures dans ce domaine. Avec l’adoption du Digital Markets Act (DMA) et du Digital Services Act (DSA), deux règlements phares qui s’attaquent aux pratiques abusives des géants du numérique et pourraient imposer un reset majeur de leurs modèles.

Un focus sur l’application des nouvelles règles

Pour son second mandat, von der Leyen veut clairement approfondir l’impact de ces réformes. Elle s’engage à « intensifier » l’application du DMA et du DSA, notamment dans le domaine du e-commerce, avec un contrôle renforcé sur des plateformes comme AliExpress, Amazon, Booking ou encore Google Shopping.

De nouvelles mesures pourraient aussi voir le jour pour mieux protéger les enfants et les jeunes sur les réseaux sociaux. Une enquête européenne est prévue sur « l’impact plus large des médias sociaux sur le bien-être ». De même pour lutter contre les designs addictifs (défilement infini, lecture automatique…) et le cyberharcèlement. Là encore, l’application du DSA pourrait suffire, sans forcément besoin de nouvelles lois.

Protéger la démocratie face aux deepfakes

Autre priorité affichée : la protection de la démocratie. Ce qui implique de s’attaquer au fléau persistant de la désinformation en ligne. Les grands réseaux devront identifier et atténuer les risques dans ce domaine, sous peine de lourdes sanctions.

Un accent particulier est mis sur « les deepfakes de plus en plus réalistes qui ont impacté les élections à travers l’Europe ». Le futur AI Act européen devra assurer une transparence sur ces contenus générés par IA. L’approche européenne face aux contenus IA trompeurs sera aussi « renforcée », sans plus de précisions pour l’instant.

Booster l’IA et la compétitivité européennes

Mais von der Leyen veut aussi stimuler l’innovation dans l’IA en Europe. Un Conseil européen de la recherche en IA sera créé. Et les startups du secteur seront soutenues, notamment via un accès facilité aux données.

Nous avons besoin d’une révolution des données.

– Ursula von der Leyen

Plus globalement, renforcer la compétitivité numérique de l’Europe est un axe fort du second mandat. Avec comme mot d’ordre : simplifier pour innover. Cela passera par :

  • Un cadre légal unifié pour le partage de données
  • Une politique de concurrence plus favorable aux fusions/acquisitions
  • Un statut juridique simplifié pour les startups innovantes
  • Un European Biotech Act en 2025 pour booster les biotechnologies

Tout en maintenant des standards élevés de protection des données et de la vie privée, promet von der Leyen. L’équilibre sera délicat à trouver. Mais l’UE ne peut pas se permettre de prendre du retard dans la course mondiale aux technologies du futur, sous peine de dépendances stratégiques, martèle la présidente.

La feuille de route est dense pour les 5 prochaines années. Entre application des récentes réformes phares et nouvelles initiatives pour stimuler l’innovation, Ursula von der Leyen ne manquera pas de pain sur la planche pour façonner l’avenir numérique européen. Affaire à suivre…

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MondeTech.fr

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