Le National Health Service (NHS), le plus grand service de santé publique au monde desservant près de 67 millions de personnes au Royaume-Uni, est aux prises avec une infrastructure informatique désuète qui nuit à son efficacité et met en péril la sécurité des données médicales des patients, selon une enquête du Financial Times.
Des médecins contraints de travailler avec des outils d’un autre âge
« J’exerce dans l’un des meilleurs hôpitaux de Londres et pourtant, j’ai parfois l’impression que nous travaillons à l’âge de pierre », confie un médecin au Financial Times. Les praticiens sont obligés d’avoir recours à des solutions de contournement pour pallier les défaillances du système, comme s’envoyer par e-mail des listes de patients pour les imprimer ailleurs. Ces méthodes archaïques engendrent une perte de temps considérable, estimée à 13,5 millions d’heures de travail par an.
Les chances qu’un hôpital du NHS soit correctement équipé en matériel informatique sont comparables à un pile ou face.
– Un médecin du NHS
Une modernisation inégale et des risques de sécurité majeurs
Si le NHS collabore avec de nombreux fournisseurs de technologies, comme Google DeepMind depuis près de 10 ans, la modernisation de son infrastructure informatique reste très inégale d’un établissement à l’autre. Cette situation préoccupante fait craindre de graves failles de sécurité, le NHS détenant les dossiers médicaux de millions de citoyens britanniques. Une brèche pourrait ainsi virer à la catastrophe.
L’IA et les technologies émergentes, une opportunité à saisir
Pour remédier à ces problèmes, le NHS doit accélérer sa transformation numérique en misant sur les technologies émergentes comme l’intelligence artificielle. Des dizaines d’entreprises développent des « scribes » alimentés par l’IA pour aider les cliniciens à gérer leur charge administrative. L’IA est également appliquée à la découverte de médicaments. Ces innovations pourraient considérablement améliorer la productivité et la qualité des soins.
- Mais pour en tirer pleinement parti, le NHS doit d’abord rénover en profondeur ses systèmes informatiques vieillissants et adopter des standards technologiques modernes.
- Il doit aussi investir massivement dans la sécurisation des données de santé, un enjeu crucial à l’heure de la multiplication des cybermenaces.
- Enfin, la formation et l’accompagnement des personnels de santé seront indispensables pour assurer le succès de cette transformation digitale.
Seule une stratégie ambitieuse et cohérente permettra au NHS de combler son retard technologique et d’offrir à ses patients une médecine du 21ème siècle, plus efficiente et plus sûre. L’avenir du fleuron de la santé publique britannique en dépend.