Le monde de l’automobile électrique est en ébullition cette semaine avec l’annonce d’un partenariat majeur entre Volkswagen et Rivian à hauteur de 5 milliards de dollars, tandis que Fisker se débat face à des difficultés financières et une bataille pour le contrôle de ses actifs. Ces développements illustrent les enjeux colossaux et la course effrénée que se livrent les acteurs de ce secteur en pleine disruption.
Volkswagen mise gros sur Rivian
Le constructeur allemand Volkswagen a annoncé un investissement de taille dans la startup américaine de véhicules électriques Rivian. Ce partenariat stratégique, qui pourrait atteindre jusqu’à 5 milliards de dollars, doit permettre à VW d’accéder à la plateforme et aux technologies de Rivian. En contrepartie, la jeune pousse bénéficiera de l’expertise industrielle et des capacités de production à grande échelle du géant germanique.
Dans un premier temps, Volkswagen va injecter 1 milliard de dollars via une obligation convertible, qui sera transformée en actions Rivian après l’obtention des autorisations réglementaires, attendue pour le 4ème trimestre. VW achètera ensuite pour 1 milliard supplémentaire d’actions en 2025 et 2026. Les 2 milliards restants seront consacrés à une joint-venture détenue à 50/50, qui recevra un investissement initial puis un prêt en 2026.
Cette collaboration doit permettre de combiner les forces des deux groupes : l’architecture innovante et le software de Rivian, et le savoir-faire industriel de Volkswagen.
Analyse un expert du secteur
Fisker en difficulté, ses actifs convoités
Pendant ce temps, c’est une autre ambiance qui règne chez Fisker. Le constructeur de véhicules électriques premium fondé par le designer Henrik Fisker a annoncé son placement sous le régime des faillites le mois dernier. Une situation de « détresse financière potentielle » qui remonterait à août dernier selon certains documents, alors même que la société multipliait les annonces de nouveaux modèles.
Le dépôt de bilan a déclenché une bataille juridique autour des actifs de Fisker. Un avocat a accusé l’entreprise de liquider des biens « sans la supervision du tribunal ». Au coeur du conflit, les liens étroits entre Fisker et son principal créancier garanti, Heights Capital Management, une filiale du groupe financier Susquehanna International Group.
- Fisker enchaîne les revers malgré des débuts prometteurs
- Fisker avait levé des sommes considérables et noué des partenariats high-tech, comme avec Foxconn
- Le sort des actifs et de la propriété intellectuelle de Fisker est désormais très incertain
Autres actus de la mobilité cette semaine
Au-delà de ces deux actualités majeures, d’autres informations ont retenu l’attention :
- Cruise (filiale de GM) a procédé à l’élimination de 35 postes, présentée comme un ajustement de routine et non des licenciements économiques.
- Project 3 Mobility, la startup de véhicules autonomes issue de Rimac Group, a dévoilé son nouveau nom, Verne, et son ambition de lancer un véhicule électrique autonome 2 places en 2026.
- Le fabricant de batteries Sila a levé 375 millions de dollars pour finaliser son usine américaine, malgré les déboires d’autres startups de batteries.
De nombreux signaux contradictoires agitent donc l’écosystème des véhicules électriques et autonomes, entre investissements massifs, faillites spectaculaires et projets visionnaires. Une seule certitude : ce secteur en profonde mutation réserve encore bien des surprises, qui façonneront la mobilité de demain.
