Bonne nouvelle pour Worldcoin, la startup crypto cofondée par Sam Altman d’OpenAI. Après près d’un an de suspension, les autorités kényanes ont donné leur feu vert à la reprise des opérations de scan d’iris de la société dans le pays. Une décision qui pourrait bien ouvrir la voie à une plus large adoption des cryptomonnaies sur le continent africain.
Le Kenya, pays pilote pour Worldcoin
Le Kenya faisait partie des pays choisis par Worldcoin pour lancer son ambitieux projet d’identification biométrique et de distribution de cryptomonnaies. Le principe ? Scanner l’iris des utilisateurs grâce à des appareils dédiés, les fameux « Orbs », afin de prouver leur unicité et leur distribuer des tokens en échange.
Mais quelques jours seulement après son lancement en juillet dernier, le programme a été suspendu par les autorités kényanes, inquiètes quant à l’authenticité et la légalité des aspects sécurité, services financiers et protection des données de Worldcoin.
Une enquête qui se conclut positivement
Près d’un an plus tard, la direction des enquêtes criminelles (DCI) kényane vient d’annoncer dans un courrier adressé aux avocats de Worldcoin que l’enquête était close, sans suite judiciaire. La DCI appelle toutefois la startup à enregistrer officiellement son activité, obtenir les licences nécessaires et vérifier ses fournisseurs.
Une autre commission parlementaire avait recommandé l’arrêt pur et simple des opérations, estimant que Worldcoin avait enfreint plusieurs réglementations kényanes (protection des données et des consommateurs, cybercriminalité). Reste à voir quel poids aura cet avis consultatif face à la décision de la DCI.
Nous sommes reconnaissants de l’enquête équitable menée par la DCI et de la décision du bureau du procureur de clore ce dossier. C’est un résultat bienvenu, mais pas une fin en soi : un début.
Thomas Scott, directeur juridique de Tools for Humanity
Worldcoin face à d’autres défis réglementaires
Si la décision du Kenya est encourageante pour Worldcoin, la startup doit encore faire face à d’autres enquêtes dans plusieurs pays, notamment en Europe. En Allemagne, seul pays du Vieux Continent où les « Orbs » sont actuellement déployés, l’autorité de protection des données de Bavière examine des plaintes et pourrait rendre sa décision dès juillet.
En Espagne et au Portugal, Worldcoin a dû suspendre ses activités suite à des injonctions des régulateurs locaux. Et en Italie, l’autorité de protection des données a averti la société de s’abstenir de tout lancement sous peine de sanctions.
- Allemagne : décision attendue en juillet
- Espagne et Portugal : opérations suspendues
- Italie : mise en garde du régulateur
Une technologie qui questionne, une réglementation à construire
Au-delà du cas Worldcoin, cette affaire met en lumière les défis posés par les nouvelles technologies comme la crypto et la biométrie, et le besoin pour les régulateurs de s’adapter rapidement. Au Kenya, le gouvernement semble en prendre conscience, avec la création en avril d’une équipe chargée d’élaborer un cadre de réglementation et de surveillance des cryptoactifs.
Malgré ces obstacles, Worldcoin reste déterminé à poursuivre sa mission : donner à chacun les moyens de participer à l’économie mondiale, grâce à une identité numérique universelle et décentralisée. Un objectif ambitieux, qui ne sera pas sans soulever encore de nombreuses questions éthiques et réglementaires sur sa route.