Le monde des startups de véhicules électriques vient de connaître une secousse majeure avec l’effondrement de Fisker, entreprise portée par les grandes promesses de son charismatique fondateur Henrik Fisker. Malgré un concept initial prometteur, la société n’a pas réussi à concrétiser ses ambitions, laissant les employés et observateurs perplexes quant à son avenir.
Un parcours semé d’embûches
Depuis sa création il y a huit ans, Fisker a multiplié les annonces de projets innovants, du pod autonome à la berline sportive à batterie solide, en passant par un pick-up électrique et même la prochaine Papamobile. Mais aucune de ces promesses ne s’est concrétisée. La startup a accumulé les retards et déconvenues.
Henrik Fisker est un designer de génie, mais diriger une entreprise automobile demande d’autres compétences.
– Un ancien employé de Fisker
Une gestion critiquée en interne
Alors que l’entreprise cherche un improbable sauvetage, des employés ont pointé du doigt les responsabilités du couple Henrik et Geeta Fisker dans cet échec. Leur gestion est décrite comme fantasque et brouillonne, guidée par les caprices et lubies du moment plutôt que par une vision industrielle solide.
- Changements de cap stratégiques incessants
- Prises de décisions impulsives et non concertées
- Obsession pour la communication au détriment des fondamentaux
Ce mode de management vertical et peu structuré aurait généré frustrations et démotivation en interne. De nombreux talents ont quitté le navire ces derniers mois, pressentant les difficultés à venir.
Un avenir plus qu’incertain
Fisker se retrouve aujourd’hui dos au mur, en quête désespérée de nouveaux financements pour éviter la faillite. Mais les investisseurs se montrent frileux, échaudés par les promesses non tenues et le manque de crédibilité des dirigeants. Les chances de survie de l’entreprise apparaissent très minces.
Peut-être que Fisker était un rêve trop beau pour être vrai. Construire un constructeur auto à partir de rien reste un défi immense.
– Un analyste du secteur automobile
Cet épisode constitue un sérieux avertissement pour l’écosystème bouillonnant des startups de la mobilité électrique. Il rappelle que même avec de belles idées et beaucoup d’ambition, le chemin vers le succès reste semé d’embûches. Le juste équilibre entre créativité et rigueur opérationnelle est plus que jamais crucial.
Quelles leçons en tirer ?
Au-delà du cas Fisker, cette débâcle soulève des questions sur la gouvernance des jeunes entreprises innovantes. Comment s’assurer d’un leadership responsable et lucide, capable de transformer des visions en réalité industrielle ? Quelle place pour les contre-pouvoirs et la collégialité dans des structures souvent très personnalisées ?
Si le génie créatif doit être encouragé, il ne peut s’affranchir totalement des règles élémentaires de gestion et d’un minimum d’humilité. Surfer sur la hype ne suffit pas à bâtir une entreprise pérenne. C’est tout l’enjeu pour les startups que de réussir la transition vers une maturité organisationnelle et financière.
L’histoire de Fisker, aussi douloureuse soit-elle, servira peut-être à ancrer ces principes chez les prochains entrepreneurs de la mobilité durable. Car au-delà des rêves de grandeur, c’est d’abord de réalisme et de solidité dont cette industrie naissante a besoin pour changer vraiment la donne.