En 2024, l’humanité s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire spatiale. Avec le programme Artemis, la NASA ambitionne un retour durable sur la Lune, plus de 50 ans après les missions Apollo. Un défi technologique et scientifique de taille, auquel participent activement plusieurs entreprises françaises, des géants industriels aux jeunes pousses pleines de promesses.
Thales Alenia Space, un acteur majeur au cœur du projet
Parmi les principales sociétés impliquées, on retrouve Thales Alenia Space. Ce mastodonte européen de l’industrie spatiale apporte son expertise sur plusieurs modules clés du programme Artemis. En collaboration avec Airbus, il a notamment développé le Module de service européen (ESM), qui assurera la propulsion de la capsule Orion transportant les astronautes.
Thales Alenia Space travaille aussi sur trois autres modules essentiels de la future station orbitale lunaire Gateway :
- Lunar I-HAB, l’habitat principal des astronautes, véritable « camping-car de l’espace »
- Lunar View, offrant une vue panoramique à 360° sur la Lune et la Terre
- Lunar Link, qui servira de relais de communication et de commande à distance pour les robots au sol
Le but est d’établir une présence d’infrastructures permanentes qui soient réutilisables, d’avoir une approche s’inscrivant dans la durée.
– Xavier Roser, responsable chez Thales Alenia Space France
L’émergence des start-up du New Space
Mais les géants ne sont plus seuls sur le terrain lunaire. L’ampleur du programme Artemis a stimulé l’écosystème du New Space, faisant émerger de nombreuses start-up ambitieuses. En France aussi, ces jeunes sociétés innovantes comptent bien décrocher leur place dans l’aventure.
C’est le cas de The Exploration Company, qui espère voir son véhicule cargo Nyx sélectionné pour une mission Artemis. Ou encore de Spartan Space, start-up marseillaise développant Eurohab, un habitat lunaire secondaire pour les astronautes en mission.
Je vois une opportunité historique pour l’Europe de revenir sur le devant de la scène. Quand les Américains se concentrent sur le retour des astronautes sur la Lune, l’Europe peut fournir les logistiques autour.
– Peter Weiss, PDG de Spartan Space
Des retombées pour toute l’industrie française
Au-delà du secteur spatial, la participation des entreprises françaises au programme Artemis aura des répercussions positives sur l’ensemble de l’industrie nationale :
- Attirer et retenir les talents internationaux en France
- Stimuler l’intérêt des étudiants pour les filières scientifiques et technologiques
- Accélérer le développement de technologies duales utiles sur Terre (imagerie médicale, purification d’eau, agriculture…)
Avec Artemis III prévue au plus tôt en 2026 et le déploiement de Gateway en 2028, les entreprises françaises ont encore de belles années devant elles pour marquer de leur empreinte l’épopée lunaire du 21ème siècle. Une aventure qui ne fait que commencer…