Alors que la révolution de l’intelligence artificielle (IA) progresse à un rythme effréné, il est grand temps de braquer les projecteurs sur les femmes remarquables qui ont contribué à son essor. Parmi elles, Tamar Eilam se distingue par son travail pionnier chez IBM depuis 24 ans. Actuellement « IBM Fellow » et scientifique en chef pour l’informatique durable, elle aide les équipes à réduire la quantité d’énergie consommée par leurs systèmes informatiques.
L’enjeu crucial de la consommation énergétique de l’IA
Tamar Eilam est convaincue que l’industrie se trouve face à un dilemme. D’un côté, l’IA a le potentiel de rendre de nombreux secteurs plus durables. Mais de l’autre, la technologie elle-même est actuellement très gourmande en ressources naturelles. Entraîner et utiliser des modèles d’IA requiert une quantité colossale d’énergie.
Une recherche sur ChatGPT nécessite 10 fois plus d’électricité qu’une recherche Google. On s’attend à ce que l’IA augmente de 160% la demande en énergie des data centers à court terme.
– Rapport de Goldman Sachs, 2024
C’est précisément ce problème que Tamar Eilam s’attache à résoudre chez IBM, avec une approche holistique de l’IA durable :
- Identifier et remplacer les matériaux toxiques dans les puces d’IA
- Optimiser l’entraînement des modèles pour économiser l’énergie
- Adapter la taille des modèles aux besoins pour réduire leur coût énergétique
- Garantir la transparence et la fiabilité des modèles d’IA d’IBM
Ouvrir la voie en tant que femme dans l’IA
Si Tamar Eilam a débuté sa carrière dans le cloud computing distribué, c’est en assistant à une conférence sur le changement climatique en 2019 qu’elle a eu un déclic. Depuis, elle n’a cessé de réfléchir à la durabilité et a décidé de fusionner ses deux passions – le climat et l’informatique – pour impulser un changement.
En tant que femme leader dans un domaine très masculin, elle a beaucoup appris sur les biais inconscients. Son conseil aux femmes qui se lancent dans une carrière tech : ne jamais avoir peur d’avoir des opinions et de les exprimer.
Persistez, persistez. S’ils n’écoutent pas, redites-le encore et encore. C’est le meilleur conseil que je puisse donner.
– Tamar Eilam, IBM Fellow et Chief Scientist for Sustainable Computing
Vers plus de transparence et de réglementation
Pour Tamar Eilam, les investisseurs devraient privilégier les startups qui font preuve de transparence sur leurs innovations en IA, en divulguant leurs sources de données et la consommation énergétique de leurs modèles. Il est aussi crucial de mettre en place des garde-fous pour prévenir les scénarios à haut risque.
Bien que complexe au vu de la technicité de l’IA, une réglementation accrue est nécessaire selon elle. La première étape : imposer la transparence et l’honnêteté sur les impacts. Car utiliser l’IA sans en mesurer les conséquences sur l’avenir de l’humanité pourrait s’avérer désastreux.
Tamar Eilam est résolument tournée vers le futur, déterminée à façonner une IA plus durable et éthique. Son parcours inspirant ouvre la voie à davantage de femmes dans la tech, pour bâtir ensemble un monde meilleur grâce au potentiel immense mais encore largement inexploré de l’intelligence artificielle.