Cette semaine, la Silicon Valley a fait une entrée fracassante à Washington, D.C., sous la forme de jeunes ingénieurs censés diriger le gouvernement. Selon un rapport explosif de Wired, Elon Musk aurait discrètement sélectionné au moins six ingénieurs, dont le plus âgé n’aurait que 24 ans, pour l’aider à diriger son Département d’efficacité gouvernementale (DOGE).

Le secret entourant ce groupe, ainsi que l’inexpérience des six personnes identifiées, ont suscité la colère de l’establishment de Washington. « Le peuple américain ne tolérera pas qu’un groupe secret non élu sévisse dans la branche exécutive », a déclaré le chef de la minorité au Sénat, Chuck Schumer, mardi.

Luke Farritor, jeune prodige de l’IA

Fin 2023, j’ai eu l’occasion de m’entretenir pendant une heure avec l’un de ces nouveaux détenteurs du pouvoir : Luke Farritor, alors âgé de 21 ans. Ce « banal étudiant en informatique » de l’Université du Nebraska-Lincoln travaillait sur le Vesuvius Challenge, un projet mené par l’investisseur en IA Nat Friedman visant à utiliser l’intelligence artificielle pour décoder des parchemins antiques.

Farritor, boursier Thiel, était comme beaucoup de jeunes hommes de l’univers de Peter Thiel : poli, enclin à des digressions sur les civilisations révolues et engagé envers la technologie avant tout. Il a souligné que le projet lui avait montré le pouvoir du codage, comment la technologie lui avait permis de résoudre un problème qui laissait perplexe les experts depuis des décennies.

« Même si vous n’êtes qu’un gamin maigrichon du Nebraska, vous pouvez travailler dur et avoir un impact », a-t-il déclaré.

– Luke Farritor

Un défi historique relevé grâce à l’IA

Lorsque Farritor a rejoint SpaceX début 2023, en tant que stagiaire travaillant sur le logiciel de la rampe de lancement de Starship, il marchait dans les pas de son père, professeur en génie mécanique. Passionné de technologie comme lui, le jeune homme a travaillé sans relâche pour faciliter les lancements de Starship.

Un jour, en écoutant un podcast, il a entendu Nat Friedman évoquer le mystère des parchemins de Vésuve : des documents en papyrus ensevelis en 79 après J.-C. par l’éruption du Vésuve. Friedman et quelques professeurs pensaient qu’avec la modélisation 3D et la technologie de l’IA, quelqu’un pourrait les lire. Il a offert des centaines de milliers de dollars à quiconque y parviendrait.

Fasciné par les civilisations antiques, Farritor s’est mis au travail, créant un logiciel capable de détecter sur le papier carbonisé des motifs correspondant à des lettres. Il est allé jusqu’à fabriquer ses propres parchemins de test, en achetant du papyrus sur Amazon et en le brûlant dans le four de l’entreprise de robotique de son père.

Une victoire technologique et humaine

Friedman a annoncé certains des lauréats du prix en argent lors d’un direct, juste avant un lancement de Starship où Farritor était chargé de vérifier la soixantaine d’ordinateurs de la salle de contrôle. Un moment mémorable pour le jeune homme, partagé entre l’excitation du défi relevé et ses responsabilités professionnelles.

Farritor et ses amis remporteront finalement le grand prix de 700 000 $, qu’il comptait utiliser pour rembourser l’hypothèque de ses parents, s’offrir le nouvel iPhone et probablement investir le reste dans la création d’une entreprise. Des projets alors bien éloignés de son poste actuel au sein du gouvernement, où il disposerait d’une adresse e-mail officielle et d’un accès physique aux bureaux.

Mais son expérience au Vesuvius Challenge l’a aussi confronté à la bureaucratie universitaire, lui faisant prendre conscience de la complexité des rapports humains. Une leçon qui lui sera certainement utile dans ses nouvelles fonctions…

• Une prouesse technologique rendue possible par l’IA
• Un jeune prodige qui bouscule les codes
• Un défi historique relevé grâce au travail acharné et à l’innovation

L’histoire de Luke Farritor illustre parfaitement le potentiel de la nouvelle génération, capable de réaliser des prouesses technologiques grâce à sa maîtrise des outils numériques et sa passion pour le savoir. Un exemple inspirant qui montre qu’avec du travail et de la détermination, chacun peut avoir un impact, même sur les plus grands mystères de l’Histoire.