Les Startups Françaises Face à la Baisse des Financements et l’Essor de l’IA

L’année 2024 a été marquée par des vents contraires pour les startups françaises, avec une baisse notable des financements due à un contexte économique et politique complexe. Cependant, un secteur en particulier semble tirer son épingle du jeu : celui de l’intelligence artificielle. Malgré les défis, l’écosystème français des startups continue de s’affirmer sur la scène internationale, porté par des domaines innovants tels que l’IA, les fintechs et les greentechs.

Un recul significatif des levées de fonds

Selon une récente étude menée par EY, les startups françaises ont levé 7,77 milliards d’euros en 2024 au travers de 723 opérations, contre 13,5 milliards d’euros en 2022. Cette baisse s’explique en grande partie par l’instabilité macroéconomique et les incertitudes politiques qui ont freiné l’appétit des investisseurs. Franck Sebag, associé chez EY, souligne toutefois que les petites levées (inférieures à 10 millions d’euros) et les très grosses levées (supérieures à 100 millions) ont légèrement progressé de 4% chacune.

L’intelligence artificielle, moteur de l’écosystème

Malgré ce contexte difficile, l’IA s’impose comme un véritable moteur pour les startups françaises. En 2024, les spécialistes de l’intelligence artificielle ont réussi à lever près de 3 milliards d’euros, en nette hausse par rapport aux années précédentes. Paris se positionne d’ailleurs comme un hub majeur pour l’IA en Europe, même si la concurrence reste rude face aux États-Unis et au Royaume-Uni.

L’IA concentre une part importante des investissements dans le secteur technologique en France, avec des startups parisiennes comme Poolside qui ont réalisé des tours de table conséquents.

Franck Sebag, associé chez EY

Dynamique positive pour les fintechs et les greentechs

Outre l’intelligence artificielle, deux autres secteurs montrent des signes encourageants : les fintechs et les greentechs. Les startups de la finance ont réussi à attirer 840 millions d’euros en 2024 (+32%), illustrant un regain d’intérêt pour les solutions de finance numérique et de paiements innovants. Côté greentech, même si les montants levés sont en repli de 29% à 1,9 milliard d’euros, le nombre d’opérations a bondi de 32%, signe d’une diversification des projets soutenus.

Une répartition géographique inégale

Si la France reste dans le trio de tête européen derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne, la répartition des levées de fonds sur le territoire est loin d’être homogène. Paris concentre logiquement une grande partie des financements, mais certaines régions tirent leur épingle du jeu :

  • La Bretagne avec 198 millions d’euros levés à travers 27 opérations
  • Les Pays de la Loire avec 203 millions d’euros sur 20 opérations
  • La Normandie avec 10 millions d’euros via 6 opérations

À noter, la belle performance de Rennes qui a attiré l’attention avec une levée record de 85 millions d’euros pour un projet lié au New Space.

Perspective et défis pour l’avenir

Malgré un contexte compliqué, l’écosystème français des startups continue de faire preuve de résilience et d’innovation. Si l’IA apparaît clairement comme le secteur le plus dynamique, il faudra suivre de près l’évolution des fintechs, des greentechs mais aussi des domaines émergents comme la blockchain ou les technologies spatiales. Pour rester dans la course face à une concurrence mondiale exacerbée, les startups françaises devront plus que jamais miser sur l’excellence technologique et leur capacité à répondre aux grands défis de demain.

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