Dans un paysage technologique de plus en plus mondialisé, les écosystèmes émergents s’imposent comme de nouveaux pôles d’innovation et d’opportunités. Selon les données de la National Science Foundation, en 2022, plus de 50% du capital-risque déployé dans le monde a été investi dans des startups en dehors des États-Unis. Une tendance qui contraste fortement avec la situation d’il y a 20 ans, où près de 80% du capital-risque mondial finançait des entreprises américaines.
Le rôle clé d’Endeavor dans l’essor des écosystèmes émergents
Pour accompagner cette transition, des organisations comme Endeavor jouent un rôle crucial. Endeavor travaille avec des fondateurs pour bâtir des entreprises à fort impact économique ou social dans plus de 40 pays. Linda Rottenberg, CEO d’Endeavor, nous livre son analyse sur l’évolution des écosystèmes émergents et les défis à relever pour soutenir leur croissance.
Les marchés sur lesquels nous sommes les plus enthousiastes pour les 5 à 10 prochaines années sont le Nigeria, l’Égypte et le Vietnam.
– Linda Rottenberg, CEO d’Endeavor
L’importance du capital patient et des investisseurs locaux
Malgré l’intérêt croissant des investisseurs internationaux, le développement d’un tissu d’investisseurs locaux reste un enjeu majeur pour les écosystèmes émergents. Comme le souligne Linda Rottenberg, il est essentiel de privilégier un capital patient et de long terme pour permettre aux startups de se développer durablement.
Cependant, la récente baisse des investissements en capital-risque a mis en lumière certaines faiblesses des écosystèmes émergents :
- Manque d’investisseurs locaux capables d’écrire des chèques importants
- Approche frileuse et parfois court-termiste des investisseurs
- Conditions de financement moins favorables aux entrepreneurs
Bâtir des écosystèmes locaux forts et attirer les investisseurs internationaux
Pour Linda Rottenberg, la clé réside dans le développement d’écosystèmes locaux solides, capables de soutenir les startups même lorsque les investisseurs internationaux se retirent. Cela passe notamment par la montée en puissance des fonds d’investissement locaux et l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs-investisseurs.
Parallèlement, il est crucial de continuer à attirer les investisseurs internationaux en mettant en avant le potentiel des marchés émergents. Linda Rottenberg insiste sur l’importance de susciter un sentiment de « FOMO » (Fear Of Missing Out) chez ces investisseurs, en leur montrant que des pays comme le Nigeria, l’Égypte ou le Vietnam représentent les prochains grands marchés à conquérir.
Les leçons à tirer pour les fondateurs et les investisseurs
Au-delà des enjeux de financement, les fondateurs des écosystèmes émergents doivent aussi faire preuve de résilience et de vision long-terme. Être un pionnier n’est jamais facile, mais comme le rappelle Linda Rottenberg, chaque succès ou échec contribue à poser les bases d’un écosystème plus mature et interconnecté.
Quant aux investisseurs, ils doivent apprendre à naviguer dans ces eaux encore peu familières, en s’appuyant sur l’expertise d’acteurs locaux et en adoptant une approche plus patiente. Car c’est en misant dès aujourd’hui sur ces écosystèmes émergents qu’ils pourront récolter les fruits de leur croissance future.
L’essor des écosystèmes émergents représente une formidable opportunité pour repenser notre approche de l’innovation et du financement des startups. En conjuguant capital patient, soutien aux entrepreneurs locaux et vision long-terme, nous pouvons créer les conditions d’une croissance durable et inclusive à l’échelle mondiale.