Le géant de la technologie Google vient de publier son rapport environnemental annuel, et les chiffres sont préoccupants. Malgré les efforts affichés en matière de développement durable, l’entreprise a vu ses émissions de gaz à effet de serre bondir de 13% en un an. Un constat alarmant, qui met en lumière l’impact grandissant de l’intelligence artificielle générative sur l’empreinte carbone du secteur technologique.
L’IA générative, un gouffre énergétique
Pour fonctionner et s’entraîner, les systèmes d’IA générative comme ceux développés par Google nécessitent une puissance de calcul colossale. Cela se traduit par une consommation électrique en constante augmentation des centres de données, qui a grimpé de 17% en un an chez Google.
Cette tendance n’est pas isolée. Microsoft a également reconnu que ses émissions avaient augmenté d’un tiers depuis 2020, principalement à cause de la construction de nouvelles infrastructures pour supporter la charge de l’IA. Une dynamique inquiétante pour l’avenir, alors que ces technologies ne sont qu’à leurs balbutiements.
Un cercle vicieux difficile à enrayer
Si Google affirme privilégier les énergies vertes pour alimenter ses centres de données, la réalité est plus complexe. Trouver des sources d’énergie renouvelable en quantité suffisante est un défi, particulièrement dans certaines régions du globe comme l’Asie-Pacifique.
De plus, la chaîne d’approvisionnement de Google, qui représente les trois quarts de ses émissions totales, a vu son empreinte carbone augmenter de 8% en un an. Un cercle vicieux qui semble difficile à enrayer, alors que la demande en puissance de calcul ne cesse de croître.
L’IA, à la fois problème et solution ?
Malgré ce constat alarmant, Google veut croire au potentiel de l’IA pour contribuer à la préservation de l’environnement. Selon un rapport du Boston Consulting Group, cette technologie pourrait permettre de réduire de 5 à 10% les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2030.
L’objectif « zéro émission nette » de Google pour 2030 est maintenu, bien que qualifié « d’extrêmement ambitieux ».
Kate Brandt et Benedict Gomes, dirigeants chez Google
Pour y parvenir, le géant mise sur plusieurs leviers :
- L’optimisation de l’efficacité énergétique de ses infrastructures
- Le déploiement massif d’énergies renouvelables
- La conception d’algorithmes moins énergivores
Des efforts louables, mais qui ne suffiront peut-être pas à compenser l’explosion de la demande en IA dans les années à venir. Car si cette technologie peut être un formidable outil pour optimiser notre consommation d’énergie, elle représente aussi un risque majeur pour le climat de par son empreinte environnementale.
Un défi technologique et sociétal
L’envolée des émissions de CO2 de Google illustre parfaitement le paradoxe de l’IA générative. D’un côté, des perspectives immenses en termes d’innovation et de progrès. De l’autre, un coût environnemental potentiellement démesuré si rien n’est fait pour l’encadrer.
Il est urgent que les géants de la tech comme Google, mais aussi les pouvoirs publics, prennent la mesure de cet enjeu. Cela passera par des investissements massifs dans les technologies vertes, une régulation intelligente du secteur, et une prise de conscience collective des limites de notre modèle de développement actuel.
Car au-delà de la prouesse technologique, l’essor de l’IA générative doit nous interroger sur le monde que nous voulons construire. Un monde où la course à la performance se fait au détriment de l’environnement ? Ou une société capable de concilier progrès technologique et préservation de notre planète ?
La réponse à cette question engagera notre responsabilité à tous. Des choix cruciaux pour notre avenir, et celui des générations futures.