La course vers un avenir plus vert est lancée, et les véhicules électriques en sont la clé de voûte. Pourtant, malgré une adoption croissante en Europe, de nombreux défis restent à relever pour rendre cette transition pérenne. C’est là qu’intervient une technologie révolutionnaire : l’informatique quantique. Capable de résoudre des problèmes d’une complexité inédite, elle promet d’accélérer considérablement le développement et l’adoption des véhicules électriques.
Le potentiel de l’informatique quantique
L’informatique quantique repose sur les principes de la mécanique quantique pour traiter l’information d’une manière radicalement différente des ordinateurs classiques. Grâce à l’utilisation de qubits, elle peut évaluer simultanément toutes les combinaisons possibles d’un problème, là où un ordinateur traditionnel doit les tester une par une. Son potentiel est immense :
- Simulation de nouveaux matériaux et composés au niveau moléculaire
- Optimisation de systèmes complexes comme les chaînes d’approvisionnement
- Résolution de problèmes d’optimisation à grande échelle
Selon McKinsey, l’informatique quantique pourrait générer entre 50 et 100 milliards de dollars de valeur supplémentaire pour l’industrie automobile d’ici 2035. Un potentiel qui n’a pas échappé aux grands constructeurs.
Repousser les limites de l’autonomie
L’un des principaux freins à l’adoption massive des véhicules électriques reste leur autonomie limitée par rapport aux véhicules thermiques. C’est là que la simulation quantique entre en jeu. En modélisant de nouveaux matériaux et configurations de batteries au niveau moléculaire, elle permet :
- D’identifier des composés plus denses en énergie
- D’optimiser la structure des batteries pour un stockage et une restitution plus efficaces
- De tester virtuellement de nombreuses configurations pour trouver la combinaison idéale d’autonomie, de poids, de coût et de longévité
L’informatique quantique se prête mieux à la modélisation détaillée de la chimie des batteries que les ordinateurs classiques
Erik Garcell, Classiq
Des constructeurs comme Ford, Volkswagen et Hyundai explorent déjà activement ces pistes pour développer la prochaine génération de batteries électriques.
Optimiser la recharge et les infrastructures
Autre défi majeur : le temps de recharge, encore loin des quelques minutes nécessaires pour faire le plein. Là encore, l’informatique quantique offre des perspectives prometteuses en permettant de :
- Simuler et optimiser les composés et structures de batteries pour une charge ultra-rapide
- Modéliser la gestion thermique pour évacuer efficacement la chaleur lors de la recharge
- Optimiser les réseaux électriques pour fournir l’énergie nécessaire à la recharge simultanée de millions de véhicules
Des avancées comme celles de Nybolt, qui a réussi à recharger une batterie à 80% en quatre minutes, illustrent le potentiel de ces technologies. À terme, les chargeurs ultra-rapides pourraient devenir la norme grâce à la puissance de l’informatique quantique.
Façonner l’avenir de la mobilité
La plupart des grands constructeurs automobiles ont déjà pris le virage quantique, avec des équipes dédiées explorant les multiples applications de cette technologie :
- Optimisation des processus de fabrication et des chaînes d’approvisionnement
- Perfectionnement de la conception des produits
- Développement de systèmes de conduite autonome plus sûrs et efficaces
L’enjeu est de taille pour ces entreprises, qui investissent massivement dans la R&D et déposent de nombreux brevets sur ces innovations. À mesure que ces technologies gagneront en maturité, elles joueront un rôle clé dans l’adoption généralisée des véhicules électriques par les particuliers et les entreprises.
L’informatique quantique promet des économies substantielles aux constructeurs automobiles à court terme
Erik Garcell, Classiq
En relevant les défis actuels des véhicules électriques, de l’autonomie à l’infrastructure de recharge, l’informatique quantique ouvre la voie à un avenir plus durable. Une révolution qui ne fait que commencer, mais qui pourrait bien redéfinir notre façon de nous déplacer dans les années à venir.