Amateurs de vélos électriques en libre-service, préparez-vous à un changement de taille dans la capitale britannique. Transport for London (TfL), l’autorité organisatrice des transports londoniens, vient d’annoncer de nouvelles règles concernant le stationnement des milliers de vélos électriques qui sillonnent les rues de la ville.
La fin du stationnement « dockless » dans le centre de Londres
Jusqu’à présent, les utilisateurs des services comme Lime, HumanForest ou Dott pouvaient garer leur monture n’importe où une fois leur trajet terminé. Un système dit « dockless » ou sans bornes très pratique, mais qui a vite montré ses limites en termes de désordre urbain. Trottoirs encombrés, vélos renversés, accumulation anarchique près des points névralgiques… Les critiques ont fusé face à cette nouvelle forme d’encombrement de l’espace public.
Pour y remédier, les autorités londoniennes ont décidé de restreindre drastiquement les possibilités de stationnement libre dans le centre-ville et les zones à fort trafic. Sur les « routes rouges » (red routes) qui concentrent 30% de la circulation londonienne et sur le domaine de TfL (gares, stations de bus…), il faudra désormais utiliser des emplacements désignés. Les opérateurs devront mettre à jour leurs applications pour empêcher les utilisateurs de terminer leur course en dehors de ces zones.
Des amendes pour les opérateurs récalcitrants
Transport for London ne compte pas s’arrêter là. L’autorité de transport prévoit des sanctions financières et des poursuites judiciaires à l’encontre des opérateurs qui laisseraient leurs vélos mal stationnés dans les zones concernées. De quoi les inciter à faire preuve de vigilance et à responsabiliser davantage leurs utilisateurs.
La bonne solution à long terme est une nouvelle législation, définissant des règles équitables et cohérentes que tous les opérateurs doivent respecter.
Kieron Williams, Membre exécutif des London Councils pour le climat, les transports et l’environnement
Un défi logistique et financier
Créer suffisamment de places de stationnement pour absorber le flot de vélos électriques ne sera pas une mince affaire. TfL a annoncé une enveloppe de 1 million de livres pour aménager 7500 places, en complément des 2000 places déjà installées par les arrondissements. L’autorité s’engage à en créer au moins 800 sur les « routes rouges » d’ici l’été prochain et 3000 d’ici fin 2026.
Mais avec plus de 40 000 vélos électriques actuellement en circulation et des flottes qui ne cessent de grossir, on est encore loin du compte. Selon les calculs, seul un quart du parc londonien aura une place attitrée dans un premier temps.
Vers une réglementation plus stricte des services de vélos partagés
Au-delà du cas londonien, cette décision marque un tournant dans la régulation des services de micromobilité. Après des débuts en roue libre, les géants du secteur comme Lime (valorisé à plus de 1,5 milliard de dollars) vont devoir composer avec un cadre légal plus strict pour continuer leur expansion.
Une tendance déjà visible dans d’autres métropoles confrontées aux mêmes défis, de Paris à Singapour en passant par San Francisco. L’enjeu: trouver le juste équilibre entre le développement d’une mobilité plus verte et la préservation de l’espace urbain. Un casse-tête complexe dont Londres est devenue, bon gré mal gré, le nouveau « template ».
- Plus de 40 000 vélos électriques en libre-service à Londres
- Stationnement restreint sur 5% du réseau routier londonien
- 1 million de livres pour créer 7500 places dédiées