Saviez-vous que chaque seconde, pas moins de 40 colis en provenance d’Asie débarquent aux Pays-Bas par fret aérien ou maritime ? Face à ce raz-de-marée, l’Union Européenne se retrouve littéralement submergée par des produits ultra bon marché en provenance des géants de l’e-commerce asiatiques comme Shein, Temu ou encore AliExpress. Un phénomène qui inquiète Bruxelles, tant sur le plan de la sécurité que de la contrefaçon…
Le casse-tête des importations à moins de 150€
Aujourd’hui, les marchandises d’une valeur inférieure à 150€ sont exemptées de droits de douane à l’entrée de l’UE. Un seuil en-dessous duquel se situent la plupart des articles vendus par les e-commerçants low-cost. Mais face au volume astronomique de colis à traiter, un contrôle systématique s’avère matériellement impossible.
Il est physiquement impossible de vérifier tous les colis. Chaque seconde, 40 paquets arrivent aux Pays-Bas par fret aérien ou maritime.
– Source proche du dossier à la Commission Européenne
Comment alors protéger le marché unique européen face à ce déferlement ? Plusieurs pistes sont à l’étude :
- Instaurer des frais administratifs de dossier forfaitaires par colis importé
- Taxer directement les plateformes d’e-commerce sur leur chiffre d’affaires réalisé dans l’UE
Mais ces options impliqueraient de longues négociations entre la Commission, l’Organisation Mondiale du Commerce et les 27 états membres. Le chemin s’annonce donc semé d’embûches…
Renforcer les normes de sécurité et lutter contre la contrefaçon
Au-delà de l’aspect purement économique, c’est surtout la sécurité des consommateurs et la lutte contre la contrefaçon qui préoccupent les autorités européennes. En effet, de nombreux produits importés ne respectent pas les normes en vigueur dans l’UE et présentent des risques pour la santé.
- Jouets contenant des substances toxiques au-delà des seuils autorisés
- Appareils électroniques ne respectant pas les normes CE
- Contrefaçons de grandes marques, portant atteinte à la propriété intellectuelle
En renchérissant le coût d’importation des produits ultra bon marché fabriqués en Chine, l’UE espère inciter les e-commerçants asiatiques à se mettre en conformité. Une manière de faire respecter ses standards de sécurité sur des articles vendus à vil prix.
Un modèle low-cost qui interroge
Cette offensive de l’Europe met aussi en lumière les dérives du commerce électronique mondialisé. Car derrière les prix défiant toute concurrence des Shein, Temu et autres AliExpress se cachent souvent des réalités peu reluisantes :
- Conditions de travail déplorables dans les usines des fournisseurs
- Atteintes à l’environnement avec une surproduction de biens jetables
- Fraude fiscale à grande échelle via des montages complexes
Loin d’être anecdotique, ce modèle ultra low-cost bouleverse l’économie et les modes de consommation. Il est grand temps de s’interroger sur son coût réel pour la société et la planète.
Vers une consommation plus responsable ?
En régulant les importations bon marché venues d’Asie, l’Union Européenne envoie un signal fort. Celui d’une prise de conscience des dérives d’une mondialisation débridée, où la course au prix le plus bas se fait au détriment de l’humain et de l’environnement.
Il est de notre responsabilité de promouvoir un commerce plus équitable, plus éthique. Nos choix de consommation ont un impact direct sur l’économie et la société.
– Un porte parole de la Commission Européenne
Taxer les géants du low-cost asiatique, c’est aussi donner une chance aux entreprises européennes de rester compétitives, sans sacrifier leurs valeurs sur l’autel de la rentabilité à tout prix. Vous l’aurez compris, derrière ces questions de taxes et réglementations, c’est un choix de société qui est en jeu. À nous, citoyens et consommateurs, de prendre nos responsabilités !