Lyft Condamné à une Amende de 2,1 M$ pour Publicité Mensongère

Le géant américain du covoiturage Lyft vient d’écoper d’une amende salée de 2,1 millions de dollars infligée par la Federal Trade Commission (FTC). La raison ? Des allégations mensongères sur les revenus potentiels des chauffeurs, utilisées pour attirer plus de conducteurs sur la plateforme. Retour sur cette affaire qui met en lumière les dérives de certaines pratiques dans l’économie du partage.

Lyft pris en flagrant délit de publicité trompeuse

Selon la plainte déposée par la FTC, Lyft a systématiquement gonflé les revenus qu’elle promettait à ses chauffeurs potentiels en 2021 et 2022. À Los Angeles par exemple, la plateforme annonçait des revenus allant jusqu’à 43$ de l’heure. Mais comme le souligne la FTC :

Lyft a omis de préciser que ces montants ne représentaient pas le revenu qu’un chauffeur moyen pouvait espérer gagner, mais qu’ils étaient basés sur les gains du premier cinquième des conducteurs.

– Federal Trade Commission

Et l’écart était conséquent, pouvant atteindre 30% de moins que les chiffres avancés. À Boston, Lyft clamait un revenu potentiel de 42$ de l’heure, alors que le revenu médian réel n’était que de 33$ de l’heure selon les propres calculs de l’entreprise.

Des promotions et primes aussi trompeuses

En plus des revenus horaires mensongers, Lyft a aussi fait des promesses trompeuses concernant les promotions et incitations offertes aux chauffeurs :

  • Une garantie promettait aux conducteurs de gagner 975$ s’ils effectuaient 45 courses en un week-end.
  • Mais les petits caractères précisaient que seule la différence entre les gains réels et le montant garanti était versée.
  • Un détail pas toujours évident pour des chauffeurs dont beaucoup ne sont pas anglophones natifs.

Lyft a continué ces pratiques malgré un premier avertissement de la FTC fin 2021, d’où cette sanction qui tombe aujourd’hui, même si les 2,1 millions ne représentent qu’une goutte d’eau pour le géant valorisé à plusieurs milliards.

Vers une meilleure régulation du secteur ?

Cette affaire met en lumière les dérives de certains acteurs de l’économie du partage, prêts à user de méthodes trompeuses pour gonfler leurs effectifs de travailleurs indépendants. Même si les montants en jeu peuvent paraître dérisoires à l’échelle de ces mastodontes, ils représentent beaucoup pour des chauffeurs précaires qui peinent à joindre les deux bouts.

Espérons que cette sanction enverra un signal fort et poussera les plateformes comme Lyft à plus de transparence et d’éthique envers leurs travailleurs. Les régulateurs ont aussi un rôle clé à jouer pour mieux encadrer ce secteur en plein boom et protéger les plus vulnérables des dérives d’un capitalisme de plateforme débridé. La lutte contre les fausses promesses faites aux chauffeurs n’est qu’un premier pas vers une gig economy plus juste et responsable.

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MondeTech.fr

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