Le géant des réseaux sociaux Meta, maison-mère de Facebook, Instagram, WhatsApp et Threads, traverse une période de turbulences. Mark Zuckerberg, PDG de l’entreprise, a récemment annoncé dans un mémo interne une nouvelle vague de licenciements touchant environ 5% des effectifs, soit 3600 employés sur les 72000 que comptait Meta en septembre 2024. Cette décision choc s’inscrit dans une stratégie visant à augmenter les standards de performance au sein de l’entreprise.
Une gestion de la performance plus stricte
Dans son message aux employés, Mark Zuckerberg a été clair sur ses intentions :
J’ai décidé de placer la barre plus haut en matière de gestion des performances et d’éliminer plus rapidement les personnes peu performantes.
Ce changement de cap marque une étape significative pour Meta, qui cherche à redoubler d’efforts pour maintenir une équipe hautement productive. En 2023 déjà, l’entreprise avait procédé à 10000 licenciements et supprimé 5000 postes vacants. Une approche de plus en plus rigoureuse vis-à-vis de la performance individuelle semble se dessiner.
L’année 2025 sous le signe de la réorganisation
Si les postes supprimés seront remplacés par de nouvelles embauches, Mark Zuckerberg prévoit une année 2025 particulièrement exigeante où chaque membre de l’équipe devra prouver sa valeur ajoutée. Les personnes impactées par ces licenciements bénéficieront toutefois de compensations généreuses, similaires à celles offertes lors des précédentes réductions d’effectifs.
En parallèle, Meta prévoit des changements majeurs dans ses politiques de modération de contenu :
- Fin du programme de fact-checking par des tiers
- Nouveau modèle « Community Notes » où les utilisateurs contextualisent eux-mêmes les publications
- Simplification des politiques existantes pour plus de liberté d’expression
Des choix qui ne font pas l’unanimité, tout comme l’annonce de la fin des programmes de diversité, équité et inclusion (DEI). Lors d’une interview avec Joe Rogan, Mark Zuckerberg a justifié cette décision en soulignant sa volonté d’insuffler une « énergie masculine » plus prononcée dans l’entreprise.
Entre libertés accrues et responsabilité sociale
Le contexte politique, marqué par la réélection de Donald Trump, semble influencer les orientations stratégiques de Meta. La tolérance accrue envers certains types de discours, y compris ceux historiquement considérés comme offensants, s’inscrit dans ces changements notables.
En laissant plus de place à la contribution communautaire pour la modération, Meta tente peut-être de concilier liberté d’expression et engagement des utilisateurs. Mais certaines voix s’élèvent pour pointer les risques liés à la suppression du fact-checking externalisé et des initiatives DEI, jugés essentiels pour une représentation équilibrée et une responsabilité sociale accrue dans l’écosystème digital.
Entre recherche de performance, recentrage sur l’expression individuelle et pressions politico-culturelles, Meta navigue en eaux troubles. Les prochains mois seront déterminants pour jauger de l’impact de ces réorientations majeures sur l’entreprise, ses employés et ses utilisateurs.