Fin décembre, Microsoft avait annoncé une mise à jour majeure du modèle d’IA alimentant son outil de création d’images Bing Image Creator, intégré au moteur de recherche Bing. Basé sur la dernière version de DALL-E 3 d’OpenAI, ce nouveau modèle baptisé PR16 promettait de générer des images deux fois plus rapidement et avec une meilleure qualité. Mais les utilisateurs n’ont pas tardé à exprimer leur déception…

Une vague de plaintes sur les réseaux sociaux

Très vite après le déploiement de PR16, de nombreux utilisateurs se sont plaints d’une dégradation significative de la qualité des images générées par Bing Image Creator. Sur Reddit et X (anciennement Twitter), les commentaires négatifs se sont multipliés :

Le DALL-E qu’on aimait tant a disparu pour toujours.

– Un utilisateur de Reddit

J’utilise maintenant ChatGPT parce que Bing est devenu inutile pour moi.

– Un autre utilisateur

Beaucoup ont noté que les images générées par PR16 manquaient de détails, de réalisme et de poli. Elles apparaissaient étrangement cartoon et sans vie par rapport aux résultats du modèle précédent.

Microsoft fait machine arrière

Face à ce tollé, Microsoft a annoncé qu’il allait restaurer l’ancien modèle d’IA (DALL-E 3 PR13) sur Bing Image Creator, le temps de corriger les problèmes de PR16. Jordi Ribas, responsable de la recherche chez Microsoft, a reconnu avoir pu reproduire certains des bugs signalés.

Le processus de déploiement étant très lent, il faudra compter 2 à 3 semaines pour un retour complet à l’ancien modèle. Microsoft avait pourtant réalisé des benchmarks internes montrant une légère amélioration de la qualité en moyenne avec PR16. Mais de toute évidence, la métrique utilisée n’était pas alignée avec les préférences réelles des utilisateurs.

Mesurer les progrès de l’IA, un vrai défi

Cet épisode illustre à quel point il peut être difficile d’évaluer les améliorations d’un modèle d’IA dans des conditions réelles. Les tests en laboratoire ne suffisent pas toujours à prédire la satisfaction des utilisateurs.

Microsoft n’est pas le seul géant de la tech à avoir dû faire marche arrière après un lancement en fanfare. En février dernier, Google avait dû suspendre la capacité de son chatbot Gemini à créer des images de personnes, suite à des plaintes concernant des inexactitudes historiques.

Pour éviter ce genre de déconvenues, les entreprises travaillant sur des IA génératrices d’images devront redoubler d’efforts pour :

• Définir des métriques pertinentes et représentatives de la qualité perçue par les utilisateurs
• Réaliser des tests utilisateurs à grande échelle avant tout déploiement
• Mettre en place une vigilance et une réactivité maximale pour corriger les bugs

Malgré ces difficultés, les progrès de l’IA dans la génération d’images restent époustouflants. Nul doute que les géants du numérique comme Microsoft continueront d’investir massivement dans ce domaine pour nous proposer des outils toujours plus performants et accessibles.