L’intelligence artificielle (IA) est en passe de révolutionner nos vies, mais son développement soulève de nombreuses questions éthiques. Miriam Vogel, PDG de l’organisation à but non lucratif EqualAI et présidente du Comité consultatif national sur l’IA, est une figure de proue dans la promotion d’une IA responsable et inclusive. Elle nous partage sa vision et ses conseils pour bâtir une IA digne de confiance.
Un parcours atypique menant à l’IA responsable
Miriam Vogel n’a pas suivi un parcours classique vers l’IA. Avocate spécialisée en propriété intellectuelle et engagée pour les droits civiques, elle a travaillé à la Maison Blanche sur des questions d’égalité salariale et de réduction des biais implicites. C’est en réalisant que l’IA pouvait saper des décennies de progrès sociaux qu’elle s’est tournée vers ce domaine, avec la volonté de s’assurer que l’innovation profite au plus grand nombre.
Sans vigilance, des décennies de progrès pourraient être anéanties par quelques lignes de code.
– Miriam Vogel
Surmonter les défis d’un secteur dominé par les hommes
L’industrie de la tech et de l’IA reste très masculine. Pour Miriam Vogel, la clé est de faire participer davantage les femmes et les populations sous-représentées dans le développement de l’IA. Non seulement c’est une question d’équité, mais c’est aussi un enjeu business quand on sait que les femmes réalisent plus de 85% des achats aux États-Unis. Intégrer leurs intérêts est donc indispensable pour créer des IA qui fonctionnent pour tous les consommateurs.
Devenir « AI-literate » : un impératif pour tous
Pour Miriam Vogel, il n’est jamais trop tard pour se former à l’IA. Que l’on soit en début de carrière ou retraité, utilisateur ou développeur, nous devons tous devenir « AI-literate » pour pouvoir participer pleinement à une économie de plus en plus façonnée par l’IA. Et cela ne nécessite pas forcément un diplôme en informatique : l’IA a besoin d’expertise et de perspectives diverses pour être réellement inclusive.
Les défis d’une IA en pleine expansion
Parmi les enjeux majeurs de l’IA, Miriam Vogel cite :
- Le besoin de renforcer la littératie en IA à tous les niveaux de la population
- La nécessité de développer des métriques standardisées pour évaluer les systèmes d’IA et bâtir la confiance
- L’importance de garder à l’esprit que l’IA reste un outil créé par l’homme, avec ses biais et ses limites
Bâtir une IA digne de confiance : une responsabilité collective
Pour Miriam Vogel, l’IA responsable est l’affaire de tous. Concepteurs, développeurs et utilisateurs doivent suivre les bonnes pratiques :
- Se demander pour qui l’IA est conçue, quels sont les cas d’usage prévus et pour qui elle pourrait échouer
- Mettre en place une « hygiène IA » avec planification, responsabilisation, tests standardisés, documentation et audits réguliers
- Créer des équipes IA diverses pour mieux identifier les biais et problèmes de sécurité potentiels
Les investisseurs, acteurs clés d’une IA responsable
Les investisseurs ont un rôle crucial à jouer en s’assurant que les entreprises dans lesquelles ils investissent sont conscientes des risques liés à l’IA et mettent en place des mesures pour les atténuer. C’est non seulement bon pour le bien commun, mais aussi pour leur réputation et pour éviter des litiges coûteux. Une IA robuste et digne de confiance est tout simplement un bon business.
Construire ensemble le futur de l’IA
L’intelligence artificielle porte en elle d’immenses promesses, mais aussi des risques qu’il nous faut collectivement gérer. En promouvant une IA responsable, éthique et inclusive, des personnalités comme Miriam Vogel nous aident à bâtir un futur où cette technologie profite au plus grand nombre. C’est un défi qui nous concerne tous, et qui nécessite l’engagement de chacun, du simple utilisateur au grand décideur. Ensemble, œuvrons pour que l’IA reste un outil au service de l’humain et du bien commun.
