Dans un contexte de concurrence accrue sur le marché des néobanques, la fintech britannique Monzo vient de franchir une étape majeure. Suite à une vente d’actions sur le marché secondaire, la valorisation de l’entreprise a bondi pour atteindre 5,9 milliards de dollars, renforçant ainsi sa position de leader dans le secteur.
Une année riche en développements pour Monzo
L’année 2024 a été particulièrement mouvementée pour Monzo. En mars, la néobanque avait déjà réalisé une levée de fonds de 425 millions de dollars, portant sa valorisation à environ 5 milliards de dollars. Puis en mai, 190 millions supplémentaires sont venus s’ajouter, faisant grimper la valorisation post-money. Au total, Monzo a levé près de 1,5 milliard de dollars depuis sa création il y a 9 ans.
Cette croissance fulgurante s’est accompagnée de résultats financiers encourageants. En juin, Monzo a annoncé son premier bénéfice annuel avant impôts, avec un chiffre d’affaires plus que doublé par rapport à l’année précédente. La néobanque revendique désormais 20% des adultes britanniques comme clients, ainsi que 6% des entreprises du pays.
Une vente sur le marché secondaire pour récompenser les employés
C’est dans ce contexte de forte croissance que s’inscrit la récente vente d’actions sur le marché secondaire. Des investisseurs existants, comme le fonds souverain de Singapour GIC et le groupe StepStone, ont acheté des parts supplémentaires, faisant ainsi grimper la valorisation de Monzo à 5,9 milliards de dollars.
Cette opération vise principalement à offrir des liquidités aux employés, sans pour autant introduire la société en bourse. Une façon de les récompenser pour avoir mené l’entreprise là où elle en est aujourd’hui, tout en donnant à Monzo plus de temps pour préparer une éventuelle IPO.
C’est formidable de pouvoir offrir de la liquidité aux employés, tout en répondant à la demande supplémentaire des investisseurs pour les actions Monzo.
– TS Anil, PDG de Monzo
Des ambitions d’expansion européenne et américaine
Fort de cette nouvelle valorisation, Monzo entend bien poursuivre sur sa lancée. La néobanque prévoit notamment :
- Une expansion plus large en Europe
- Une accélération de son déploiement sur le marché américain, où un nouveau PDG a été nommé en octobre dernier
Son rival Revolut a récemment confirmé une valorisation de 45 milliards de dollars via une vente similaire sur le marché secondaire, peu après avoir obtenu ses propres licences bancaires au Royaume-Uni et au Mexique.
Un secteur en pleine effervescence
La progression de Monzo et Revolut témoigne du dynamisme du secteur des néobanques et des fintech en général. Malgré un contexte économique parfois difficile, ces acteurs parviennent à tirer leur épingle du jeu en proposant des services bancaires innovants et adaptés aux nouvelles attentes des consommateurs.
Reste à savoir si cette croissance spectaculaire pourra se maintenir sur le long terme, alors que la concurrence s’intensifie et que les régulateurs se montrent de plus en plus attentifs aux pratiques de ces nouveaux entrants. Une chose est sûre : avec 5,9 milliards de valorisation, Monzo a de solides arguments pour affronter les défis à venir.